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A new life in memory

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Emeraude Corleone

Emeraude Corleone
Messages : 8
Emploi/loisirs : Chanteuse
A new life in memory Vide
MessageSujet: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeMar 11 Oct - 21:20

   

-A new life in memory-



Comme des tambours…. C’était l’impression que lui jouaient ses tempes alors qu’elle s’éveillait péniblement. Endoloris, ses membres furent au grès des secondes où ses cils papillonnaient sur la voute céleste plus douloureux, l’air que ses poumons inspiraient sous les assauts de son cœur lui brulait la trachée, son corps tremblait au creux de cette flaque imbibant ses vêtements tandis que sa tête semblait être comprimée entre deux étaux. Convulsant de froid, les paupières closes, ses paumes emprisonnèrent ses bras en redressant le buste, assise contre une dureté qu’elle était incapable de dépeindre pour l’instant. Une étrange chaleur glissa à l’arc de ses lèvres pour les embrasser, lui offrant un arôme ferreux sur lequel elle ne s’attarda pas jusqu’à entendre l’écho d’une goute retentir, la poussant à ouvrir les yeux sur le sang maculant sa veste. Terrorisée, ses prunelles rivées sur cette tâche dévièrent sur ce qui l’entourait, cette route au sein de laquelle elle était perdue, ce bois la bordant, cette nuit obscure, puis, ces crépitements. A quelques mètres, une voiture était en feu, un trou béant au creux du pare-brise par lequel s’échappait de la fumée, un bras pendait par la vitre conducteur, et alors qu’elle se relevait, titubante, effrayée, désorientée, la panique quant aux sirènes retentissant au loin la força à prendre la fuite entre les troncs d’arbres, à courir aussi vite qu’elle le pouvait, sans véritablement savoir pourquoi mais avec l’intime conviction qu’elle n’avait pas d’autres choix.

« Emeraude » était le prénom gravé sur cette gourmette dépourvue de date de naissance à son poignet. Pas de papier, aucune autre indication sur le restant d’une identité qu’elle avait complètement oubliée, la brunette vivait dans la crainte constante de croiser les autorités, les fuyait à peine voyait elle les pourtours de leurs uniformes jusque dans ses rêves qu’elle passait allongée à même le sol des sanitaires d’un métro où la journée elle donnait de sa voix pour gagner quelques pièces. Ce maigre butin, ils étaient nombreux à se le disputer, c’est pourquoi, la jeune femme changeait régulièrement d’endroit pour s’éviter les ennuis, les coups de couteaux ou de poings que recevaient certains afin qu’ils décampent et ne fassent plus partie de la concurrence féroce de la rue. Mais cet après midi là, chantant la mélodie filant les enceintes de la rame dont personne ne se souciait, un homme s’était approché pour l’écouter avec une attention toute particulière avant de lui faire une proposition qu’elle avait tenté de refuser, sans le laisser terminer, jusqu’à entendre ce mot : cirque. Etrangement, son cœur s’était serré puis s’était mit à battre fiévreusement, comme si une partie d’elle lui sommait que ce lieu avait un lien avec ce passé endormit qu’elle ne parvenait à se remémorer malgré toute la volonté du monde. Hésitante, quelques secondes, minutes s’étaient écoulées avant qu’elle accepte de le suivre en emportant le sac qu’elle avait trouvé dans une benne, au sein duquel se trouvait quelques frusques dérobées dans les conteneurs de collectes. Le soleil brillait au dessus des caravanes et tentures, la paille recouvrait les sentiers qu’elle parcourait, l’odeur de la campagne englobait cet endroit, créant une sphère unique et magique, où les artistes et travailleurs s’activaient à préparer ce qui était, d’après les dires de celui qu’elle suivait en ne regardant que l’arrière de ses chaussures, l’une des dernières représentations en cette ville. Approchant du chapiteau convoité afin de rencontrer le « patron », ses prunelles s’hasardèrent à contempler l’environnement, cependant, en croisant celles d’un jeune homme, Emeraude rentra immédiatement le menton dans son cou et revint scruter le sol. Si on l’avait questionné, la belle aurait été dans l’incapacité de décrire les traits qu’il arborait, d’indiquer la couleur de ses cheveux ou encore celle de ses yeux tant cet instant fut aussi furtif qu’une étoile traversant le ciel. A l’intérieur, son guide lui somma d’attendre pour qu’il puisse s’entretenir avec celui dont la voix parvenait à faire trembler ses épaules. En son esprit, cette dernière était à l’image d’une hache décapitant ses sujets, alors, lorsqu’il s’adressa à elle afin de connaitre son « talent », son timbre se fit chevrotant et peu sure d’elle.

- Je chante. Répondit elle en remontant brièvement son regard au sien. La scène lui fut offerte en un geste presque théâtrale, elle s’en approcha lentement, tremblante comme une feuille, davantage quand une paume noire se proposa de l’aider à enjamber les rambardes décoratives. Merci monsieur. Souffla t-elle en la relâchant pour s’avancer au centre sous les directives du chef de cirque.

Les lumières furent tamisées, ainsi, il lui était impossible de contempler les regards qui la scrutaient, qui lui donnaient l’impression d’être totalement nue et observée sous toutes les coutures comme un cobaye offert à la médecine. Remettant une boucle derrière son oreille, elle ramena ses doigts devant elle, les tritura nerveusement avant de murmurer au micro, les premières notes d’une chanson sous les tremblements de sa gorge. Emeraude ne savait pas pourquoi elle chantait cette mélodie, des derniers jours, elle ne se rappelait pas l’avoir entendu, pourtant, les paroles lui venaient naturellement au son du piano s’y greffant pour parfaire sa prestation. En une poignée de secondes, elle réussit à faire abstraction de son public, une bulle cotonneuse, réconfortante, sécurisante, au gout particulier, enveloppa son corps tandis que sa voix s’élevait gracieusement entre les voilages sans plus de réticence. Les yeux clos, la jeune femme voyait la pénombre étreinte une silhouette vêtue de strass et de paillettes, elle entonnait la même berceuse, juchée dans les hauteurs ses cheveux embrassaient divinement le vide sans qu’elle ne puisse apercevoir son visage. Cette ombre agréable vivait étrangement en elle, l’animait, la réveillait pour qu’elle puisse s’élever auprès d’elle, et offrir de sa magie aux oreilles qui l’écoutaient. Cette sensation lui fut subitement précieuse, elle s’y accrocha pour donner le meilleur d’elle-même, puisa ses forces et son courage, pour parvenir à subjuguer et emporter au sein de ce monde, les âmes présentes autour d’elle et ce, jusqu’au point final d’une audition ayant invité en elle un moment ressemblant à un souvenir sans qu’elle n’en soit certaine.

- Emeraude. Répondit elle en un chuchotement lorsqu’on lui quémanda son prénom.

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Evan Slater

Evan Slater
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A new life in memory Vide
MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeMer 12 Oct - 21:46



A new life in memory
Face à un mur inexistant, une barrière invisible à travers laquelle on voyait évoluer les autres, ces gens inconscients du simples fait d'être libres. On entendait leur plainte, des maux qu'ils imaginaient importants, bien plus que ceux des autres dont ils ne se souciaient guère. L'égoïsme était devenu comme une base au cœur même d'un monde où des milliers de personnes allaient et venaient, tels des automates dont ont avait remonté le mécanisme pour les voir continuer inlassablement leur ritournelle répétitive. Peu pouvait encore se vanter d'être à l'écoute des plus démunis de cette planète, une faible partie, sur environ sept milliards d'êtres humains, pouvait avouer fièrement avoir tendu la main à de plus nécessiteux qu'eux et pourtant, cet égoïsme, point phare d'une liberté spirituelle et physique, Evan aurait désiré en être pourvu afin de jouir d'une existence différente de celle qu'il connaissait. Les premiers jours, observer les autres, derrière cette frontière sans consistance ni reflet, était un simple passe temps, un moyen de vivre à travers les autres et leurs bonheurs ou problèmes, puis, à la force des mois et des années, cette contemplation était devenu l'essence même de ce qu'il n'avait plus espoir d'obtenir. La majorité des personnes qui se déplaçaient pour rêver l'espace de deux heures, n'imaginaient guère les sacrifices que devaient endurer les « étoiles » d'un univers qu'on disait magique et coloré.

En réalité la rêverie n'était qu'un leurre, une idéologie basée sur les fondements de ce qu'avaient pu leur conter leurs parents, ou grands parents, car ici, tous endossaient des rôles face à un public aux sourires désormais bien moins apaisant qu'ils ne l'étaient lorsqu'ils n'avaient encore revêtues les costumes morbides de leurs père et mère. Chaque jour il scrutait ses insectes heureux, leurs marmots qui les pressaient au cœur de l'immense tenture où la parade faisait la joie des petits et grands durant trois à quatre shows en l'espace de vingt-quatre heures, un goût de cendre entre les lèvres car même un pas, au delà de cette frontière translucide, malgré le désir que de s'éloigner de tout pour ne jamais y revenir, lui était impossible. Les étrangers ne savaient pas la chance qu'ils avaient, l'or qu'ils tenaient dans leurs paumes à pouvoir jouir ainsi de la vie sans que rien, ni personne, ne pusse leur dicter qu'en faire ou comment se comporter.

Ce jour là, le dernier d'une longue série dans cette ville, Slater fumait tranquillement sa tige à la limite spirituelle de ce mur invisible, songeant encore à une manière de lever l'hypnose d'un homme qui lui trouait la mémoire comme si sa matière grise n'était qu'un gruyère sans valeur. Il connaissait la manière de procéder, Coffee le lui avait avoué entre deux verres, cependant que lui aurait amené le fait de mourir pour goûter à la sérénité d'un au delà duquel il serait impuissant pour elle ? On appelait coutumièrement ça un cercle vicieux, ou encore le syndrome du serpent qui se mort la queue, et c'était exactement ce qu'il ressentait face à une solution pour laquelle il ne pouvait guère opter sans l'abandonner aux griffes d'une affreuse sangsue n'ayant de pouvoir que par les dons qu'elle possédait. S'il se sentait maudit ? Pas réellement, personne ne lui avait vraiment jeté de sort, il était même plus apte à le faire que bien des types ici présents, non... Evan avait simplement la sensation d'être un pantin dont les ficelles étaient tirées, puis manipulées, par un abrutis sans cœur depuis l'instant où on leur avait appris la mort de leurs parents. Auguste avait profité de la peine, de la vulnérabilité des jumeaux, pour s'accaparer jusqu'à leurs existences et un droit de vie ou de mort sur eux. C'était sans doute cette naïveté hors paire qui avait poussé Heather à l'épouser, à imaginer qu'il remplacerait les deux piliers qu'ils venaient de perdre, et qui l'en aurait blâmé ? Certainement pas lui, car les premiers temps, durant un deuil douloureux, lui aussi avait cru en la bonté d'un type qui n'était en réalité qu'un masque. Et ils n'étaient pas les seuls dans ce cas, car outre une clique d'enfoirés aux dents longues et aux multiples vies, tous ces gens, artistes, jongleurs, clown, acrobates... avaient, tout comme eux, des choses auxquelles ils tenaient au point de ne pouvoir s'évader ailleurs que dans leurs rêves.

-A quoi tu penses ? Sa voix l'invita à revenir considérer cette silhouette chétive, si petite qu'il la taquinait souvent à ce sujet, et à capturer l'adorable sourire de façade qu'elle lui offrait avec intrigue. En réalité je l'sais très bien mais ça fait bien vingt minutes que tu n'as pas dit un mot.

-J'imaginais comment serait la vie si on était à leur place. Surprise, sourcils froncés, Heather cessa de brosser la robe de son animal fétiche et jeta un œil vers la poignée de citoyens vers laquelle il pointait le menton. Le pire c'est qu'ils s'plaignent continuellement, regarde celui là.... Il est venu pas moins d'cinq fois depuis qu'on est ici et il répète toujours le même truc. Un rictus passa le seuil de ses lèvres tandis que le concerné radotait pour la énième fois au sujet du prix exorbitant des places en rebord de piste. Bha pourquoi tu r'viens connard ?!! Lui lança-t-il avant de manger un petit coup de coude de sa frangine.

-Évites, il traîne dans l'coin ce matin. Chuchota-t-elle en observant l'immense tenture de laquelle pouvait surgir le mal incarné d'un instant à l'autre. C'est le dernier jour, il a envoyé ses cabots à la pèche, j'espère juste que personne ne voudra les suivre, ça ferait moins de victimes potentielles... Alors ne te mets pas dans son collimateur aujourd'hui Evan. Quand il roula des yeux, la jeune femme insista en sachant parfaitement ce qui lui pendrait au nez si Monsieur Loyal désirait passer ses nerfs. s'il te plaît, fais le pour moi...  

-J'en fais des trucs pour toi. Rétorqua-t-il en tirant sur sa cibiche tandis qu'elle déposait un baiser sur sa joue. Ça coûte rien d'essayer, mais je garantie rien, ça m'défoule et y a pas grand chose pour se distraire ici. En prononçant ces dernières paroles, le jeune homme tourna le menton vers l'allée qui menait au chapiteau et vit l'un des chiens de prairies revenir de la récolte avec, sur les talons, une petite brune. Désolée p'tite sœur mais tes prières ont pas été entendues... Cette gamine devait avoir leur âge, à en juger par ce profil sans défaut qu'il scruta un moment sans plus dire un mot. Peut-être moins, allez savoir, il n'avait encore de dons de voyance même si parfois il prédisait ce qu'avaient ses partenaires dans les cartes que dissimulaient leurs paumes. Ici, il ne pouvait qu'imaginer une nouvelle vie se briser d'ici peu, celle d'une brunette à la peau hâlée, aux lèvres pourpres, dont l'innocence serait aisément constellée de regrets sans qu'elle ne pusse jamais faire machine arrière. Quand elle redressa le nez, qu'il croisa les deux puits sombres de son regard, Evan tira la dernière latte de son poison en tentant de décoder ce qui avait bien plus la convaincre de suivre un étranger jusqu'ici. En vain, elle baissa si rapidement les cils qu'il fronça les sourcils en voyant débarquer l'Impérator dans son costume impeccable. J'vais voir.

Slater se débarrassa des restes de sa cigarette puis se faufila entre les gars qui réparaient l'un des mats du chapiteau. Certains cessèrent même d'officier pour s'agglutiner aux voiles de l'entrée, là où on venait d'annoncer l'arrivée d'une nouvelle recrue. Elle était déjà sur scène, bercée par l'ombre des quelques spots qu'on avait allumé pour elle, pour lui offrir l'ambiance qu'elle rencontrerait chaque soir si elle faisait l'affaire. Tout en repoussant les épaules des créatures amassées devant la scène, le sorcier ne la lâcha pas du regard, s'imprégnant de sa vulnérabilité, de l'image fragile et impressionnable qu'elle rendait à ainsi n'oser redresser le regard sur ceux qui la toisaient comme si elle n'était qu'une carafe de sang, prête à être dégustée si toutefois ce qu'elle avait à proposer ne convenait pas à la raclure installée à la première marche des gradins. En un sens, Evan aurait pu lui souhaiter bâcler sa prestation, du moins s'il avait été certain qu'on la laisserait quitter le cirque sans encombre, ce qui n'était évidemment pas le cas, car comme aimait si bien le clamer Auguste, et sa clique de connards dégénérés, on ne quittait le chapiteau Mclain qu'après avoir payé sa dette... Et le simple fait d'avoir accepté suivre l'un de ces chiens, pour espérer toucher la gloire du bout des doigts, était assez conséquent pour devenir un crédit, avec intérêts, aux yeux de cette goule sans une once de compassion. En gros, pour tous ceux étant assez malins pour décoder le langage soutenu du patron, on ne quittait cet endroit que les pieds devants. Personne ne l'accompagna tandis qu'elle s'approchait du micro, et lorsque son timbre chevrota légèrement, immédiatement le regard azur de Slater vint braquer le vampire qu'elle devait impressionner pour, au minimum, garder la vie sauve. Ses bâtards, eux, priaient sans doute pour ce qu'elle pourrait leur offrir en cas d'échec, et rien qu'à voir la manière dont certains, plus assoiffés que d'autres, avaient de se lécher les lèvres, un frisson désagréable dégringola son échine. Puis là, subitement, sa voix s'éclaira comme l'ambiance se tamisait, au plus la lumière mourrait, au plus les notes se suivaient en une perfection telle qu'Evan revint contempler cet ange à qui on arracherait quelques plumes pour l'empêcher de voler vers d'autres horizons. La louange qu'elle laissait échapper venait saisir la noirceur, les quelques filets de lueurs colorées, et malgré la beauté qui se dégageait d'elle, de sa voix et de la façon dont elle communiait avec son art, Evan ne vit là qu'un merveilleux oiseaux rejoindre une cage encore dorée en apparence. Suspendu à ce coffre puissant, dans une enveloppe si friable, dans un corps qu'ils pourraient briser sans un effort, le jeune homme tenta de soutenir le regard qu'elle perdait dans la pénombre devant elle en soufflant les ultimes notes de ce qui venait sans nul doute de lui coûter sa liberté.

-Ton prénom !? En une simple phrase, sèche et acerbe, Mclain faisait éclater la bulle délicate qu'elle venait de faire naître en quelques minutes. Quand elle répondit, le silence se fit, tous attendait un verdict, savoir s'ils allaient boire en cette matinée ou devoir attendre encore qu'un autre festin ne tende à sastisfaire leurs pulsions monstrueuses. C'est tout ? Ce rictus l'invita à siffler entre ses dents jusqu'à remonter les yeux sur l'armoire à glace qui se postait auprès de lui. Tu chantes et quoi d'autres ? On est dans un cirque mon bijou, alors oui ton prénom est original, ta voix est.... passable.

-Pauvre conn.... Cinq phalanges vinrent étouffer le reste d'une insulte qui lui coûterait bien plus cher qu'une corvée de patates au point qu'il logea le coude, sans pour autant le blesser, dans les cotes d'un Coffee uniquement là pour lui faire tenir le semblant de promesse qu'il avait soufflé à celle qui s'était rapprochée de l'entrée sans malgré tout s'inviter au « spectacle.

-Tu as conscience que ça ne suffit pas, on n'peut pas vendre une simple voix dans un tel endroit ma p'tite... Les gens, Quand il se redressa, puis gravit les trois marches qui le menaient à elle, Auguste lui agrippa la main pour l'inviter à tourner sur elle même. Tu sais bien faire autre chose, j'en suis certain et parce que je suis d'humeur badine, et dans un bon jour, je veux bien te laisser y réfléchir. Là relachant, il dévala les escaliers puis la pointa une dernière fois du doigt. Trouve toi un numéro et tu seras la Bienvenue. Slater !! Somma-t-il tandis que le grand black le poussait à se présenter au bas de la scène. Montre lui sa future loge, fais ce qu'il faut, quant aux autres, vous avez mieux à faire !

L'espace se vida peu à peu, ne laissant qu'elle, figée à l'endroit où venait de l'abandonner Mclain, puis un dernier regard attristé que sa sœur lui offrit avant de rejoindre les seuls êtres en qui elle avait une confiance aveugle. Emeraude avait gagné droit à exister entre les murs de sa frontière invisible, sans doute était-elle satisfaite d'avoir une chance, sans doute n'imaginait-elle pas que sa vie ne serait pas moins pénible qu'elle l'était peut-être avant de fouler le seuil de cette prison fantaisiste.

-Va falloir que tu m'suives. Déclara-t-il en s'approchant du bas de scène pour virer les éclairages qui l'aveuglaient puis lui tendre la main. Quand elle y glissa les doigts, Evan la fit rejoindre la terre ferme puis reprit tout en marchant. C'est ton vrai prénom ? La réponse donnée, d'un geste sec il vira le pan de tenture qui le séparait de l'extérieur puis soupira. Alors Emeraude, tu devrais te tirer avant c'soir, c'est juste un conseil t'en fais c'que tu veux mais ce que tu as entendu là dedans, c'est rien comparé à ce qui t'attends... Elle n'avait aucune idée de l'étau qui se ressererait autour d'elle lorsqu'elle aurait séduit les prunelles monstrueuses du maître des lieux, lorsqu'elle serait à sa totale merci sans plus d'autres choix que d'opiner et exécuter en silence. Ici, Evan chercher son regard, la lueur qui y voguait, peut-être pour s'assurer de la véracité des paroles qu'elle pouvait lui offrir mais elle baissait continuellement les  yeux au point qu'il se stoppa net puis baissa les traits à hauteur des siens. Regarde moi quand j'te parle. Lâcha-t-il. Lorsqu'elle le fit, un furtif petit sourire étira la commissure de ses lèvres. C'était comme contemplé une douceur au cœur de la souffrance, l'oxygène sous la surface, mais tout cela fanerait trop vite si personne ne la prévenait des risques qu'elle encourait ici. A cette pensée, l'esquisse à ses pétales s'estompa comme elle était apparue. Moi c'est Evan, mais il appelle tout le monde par son nom de famille,... Un rictus fit tressauter son torax alors qu'il reculait pour mieux continuer sa route. enfin surtout ceux qu'il a dans le colimateur, faudra d'habituer au fait qu'c'est un gros con, enfin si tu restes. Renchérit-il en reprenant le chemin menant aux quelques caravanes.


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Emeraude Corleone

Emeraude Corleone
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeJeu 13 Oct - 21:21

   

-A new life in memory-



-C'est tout ? Tu chantes et quoi d'autres ? On est dans un cirque mon bijou, alors oui ton prénom est original, ta voix est.... passable. Il lui sembla sentir les pourtours d’un poignard percer la cage protégeant son cœur afin de l’atteindre et d’inviter les larmes à le bercer. La gorge serrée, étrangement touchée par ce tacle, ses prunelles brillèrent de milles feux sans que pourtant, les perles tentant de cribler ses iris, ne parviennent à cajoler ses joues. L’émotion était lisible, la déchirure qu’il créait tout autant, sans qu’elle n’assimile pourquoi, sans qu’elle ne comprenne, Emeraude sentait une partie d’elle crever sous le timbre autoritaire qu’il employait. Impardonnable, fut le mot qui retentit au creux de son esprit, formulé d’une voix masculine méconnue, et alors qu’elle pinçait des lèvres pour dissimuler cette blessure, son instinct la poussait d’ores et déjà à détester le personnage face à elle, car il avait atteint quelque chose qu’elle était encore incapable de discerner parfaitement. C’était elle qu’il attaquait, cependant, l’impression que laissait cet affront avait un tout autre gout, comme celui de la défense et de la protection de cette silhouette dont elle n’avait vu que les courbes virevolter sans véritablement savoir si ces images étaient le fruit de son imagination, ou tout simplement, les brides d’un passé qu’elle mourrait d’envie de découvrir, tel qu’on s’impatientait de lire le meilleur roman afin d’en connaitre la fin. Tu as conscience que ça ne suffit pas, on n'peut pas vendre une simple voix dans un tel endroit ma p'tite... « Pourtant les spectateurs du cirque du soleil plus prestigieux et célèbre que le tien s’en contentent ! » Cette surprenante rébellion intérieure, décontenança une seconde la jeune femme qui se racla la gorge tandis qu’il agrippait sa main pour la faire tourner sur elle-même. Tu sais bien faire autre chose, j'en suis certain et parce que je suis d'humeur badine, et dans un bon jour, je veux bien te laisser y réfléchir.

- Merci monsieur. Souffla t-elle en voyant l’arrière de ses chaussures s’éloigner.

- Trouve-toi un numéro et tu seras la Bienvenue. Slater !! Cette façon qu’il avait d’héler ses employés, impérieuse et dépourvue de douceur, invita son cou à rentrer au sein de ses épaules pour s’en protéger. Montre lui sa future loge, fais ce qu'il faut, quant aux autres, vous avez mieux à faire ! Abandonnée comme une fragile petite chose, ses paumes se mirent à trembler d’angoisse sous les regards qui, peu à peu, se dispersaient.

-Va falloir que tu m'suives. Opinant, elle saisit la paume qu’il lui tendait pour descendre et récupérer son sac. C'est ton vrai prénom ? Un simple « oui » quitta ses pétales tandis qu’elle le suivait et sursautait brièvement à cet écho brusque de la tenture qu’il décalait. Alors Emeraude, tu devrais te tirer avant c'soir, c'est juste un conseil t'en fais c'que tu veux mais ce que tu as entendu là dedans, c'est rien comparé à ce qui t'attends... A ses yeux, la rue était pire que cet endroit, ici, malgré la dureté qu’il pointait, la brunette avait la certitude de dormir au sec, à l’abri des intempéries, et surtout, de ne pas s’y adonner le ventre vide. Certes, elle devrait réfléchir à un numéro pour satisfaire les attentes du patron, sans quoi, elle imaginait aisément qu’il virerait cette bouche à nourrir ne lui rapportant rien avec pertes et fracas. Regarde moi quand j'te parle.

- Pardon. Murmura t-elle, en remontant lentement le regard à l’arc de ses lèvres, à la pointe de son nez pour en suivre la ligne, jusqu’aux creux de ses prunelles où les siennes s’hasardèrent une seconde avant de se figer sur le fébrile sourire qu’il esquissait et qui disparu presque aussitôt à l’en faire à nouveau pointer le sol. Bleus… ses yeux étaient bleus et de ce qu’elle avait brièvement entrevu, d’un saphir profond où semblaient voguer d’autres couleurs qu’elle n’avait eut l’audace de dénoter.

-Moi c'est Evan, mais il appelle tout le monde par son nom de famille,... Remettant une boucle derrière son oreille, cet aveu parvint à la chiffonner, simplement parce qu’elle n’avait aucune idée du patronyme avec lequel elle était née. Elle allait d’embuches en embuches, avait l’impression de marcher sur des œufs, pourtant, elle était déterminée à se faire une petite place en cette troupe, sans pourtant, empiétée sur les sentiers leurs appartenant. Loin d’elle le désir de leur voler la vedette, d’ailleurs, Emeraude n’aspirait pas à rejoindre ce rang mais juste à survivre sans craindre perpétuellement les agressions des âmes souvent alcoolisées qu’elle avait jusqu’à lors côtoyées. enfin surtout ceux qu'il a dans le collimateur, faudra t'habituer au fait qu'c'est un gros con, enfin si tu restes.

- J’ai nulle part où aller. Chuchota t-elle bien plus pour elle-même que pour le jeune homme dont elle suivait les pas menant aux caravanes. La porte de son nouveau domaine ouverte, conviée à entrer, Emeraude ancra une première semelle aux marches mais lorsqu’elle décolla la seconde, ses cils papillonnèrent, sa silhouette fut éprise d’un vertige quant aux douleurs tordant son estomac, à l’en faire resserrer la paume contre la rambarde tandis que ses doigts se déposaient sur son abdomen courbé. C’est rien je vais bien. Répliqua t-elle aussitôt par hantise que le maitre des lieux ait vent de ce petit incident et ne souhaite plus prendre le risque de lui laisser sa chance. Les paupières closes, elle expira lentement l’oxygène, jusqu’à prendre son courage à deux mains et grimper, en dissimulant au mieux le chant que son ventre laissait entendre. Vu de ses petites billes, le logement était immense, confortable et accueillant, réconfortant même qu’elle se retrouva presque interdite, à n’oser évoluer, en écoutant avec attention les quelques paroles qu’il lui offrait avant de l’y abandonner. Merci Evan. Glissa t-elle en un bref regard parvenant à capturer d’autres éléments de ses traits. […] Une douche plus tard, la brunette arpentait les chemins entre les diverses carrioles et tentes afin de se familiariser et de se repérer. Jouant naturellement avec des raisins, certains rejoignant parfois ses pétales, en croisant son reflet au travers d’une vitre, ses yeux s’écarquillèrent et elle recula en un sursaut d’un pas quant à ce qu’elle venait d’apercevoir. Avalant rond l’un des fruits qu’elle avait en bouche, l’artiste en herbe observa longuement ses plumes, jusqu’à sourciller et retenter l’exploit qu’elle semblait avoir accomplit en jonglant avec ces billes. Le résultat fut invraisemblable, son agilité tout autant, alors, un sourire séduit naquit contre ses lèvres en songeant à ce qu’il lui avait quémandé de trouver, et dont elle détenait les brides entre ses phalanges. Heureuse, une touche de bonheur au creux du cœur, elle reprit sa route puis s’arrêta près des étalons comme attirée par leurs présences. Prudemment, Emeraude s’approcha d’un d’eux, avança lentement la paume près de sa crinière, une certaine réticence en ses veines, jusqu’à s’arrêter net à peine eut elle capturée la silhouette d’une blondinette. Est-ce que je peux ? S’assura t-elle. Obtenant réponse, elle apposa délicatement son gant sans trop bouger juste pour sentir la douceur de son pelage. Etrangement fière d’elle, une légère esquisse sévit contre ses pétales avant qu’elle n’observe du coin de l’œil le travail de cette jeune femme. Vous voulez que je vous aide ? J’ai… je sais pas quoi faire pour me rendre utile. Avoua t-elle. Ca me ferais plaisir. Lui assura t-elle en remontant le regard au sien, sans trop de crainte, car il s’agissait là d’une demoiselle et qu’elle n’avait à appréhender l’œuvre dont étaient capables ses poings.
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Heather S. Mclain

Heather S. Mclain
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeVen 14 Oct - 20:40



A new life in memory
Cette nouvelle apparition semblait secouer le quotidien d'hommes et femmes ayant depuis longtemps abandonnés l’idée même de vivre. C'était comme si le temps s'était figé au dessus du chapiteau que tous connaissaient, une sphère les gardait à l'abri d'autres univers où tout était sans doute différent, peut-être pas plus beau, ou plus paisible, mais autrement... au point qu'on ait désir d'y jeter un œil sans malgré tout pouvoir le faire. Depuis toujours, et parfois des générations entières -selon la condition des uns et des autres-, on ne pouvait qu'imaginer, rêver de ce qui se passait au delà des places où les tentures et caravanes s'exposaient quelques temps, certains disaient que la vie extérieure était pénible, qu'il fallait évoluer dans des espaces où les gens ne prenaient garde aux autres, d'autres, plus idéalistes sans doute, voyaient cet endroit comme le paradis alors que le cirque dans lequel ils évoluaient depuis des années, voir des siècles, était l'enfer. Heather ne savait trop pour quelle camp pencher, et quant à l'idée d'obtenir des réponses auprès de ceux que « péchaient » les chiens de Hogy, cela n'éclairerait certainement pas son opinion tant ces gens n'avaient guère eu de chance dans l'existence au point d'espérer qu'ici, ce domaine en plein air leur étant servit à coup de propagande merveilleusement chaleureuse, tout serait plus évident que les mauvais jours qu'ils pensaient abandonner derrière eux.

Aujourd'hui la chasse fut bonne, malheureusement, pour celle qu'elle voyait rejoindre les immenses voiles accompagnée de près par son époux, et ses fidèles serviteurs, ainsi qu'une poignée d'intrigués qui ne voyaient là qu'un renouveau dans leur morne quotidien. Evan avait suivit le mouvement, sans nul doute pour s'assurer qu'elle réussirait son passage rapide sur la scène et qu'ainsi il demeure pour elle un léger répit qui malgré tout s'estomperait aussi vite qu'elle l'aurait gagné. Maclain, elle, continua à étrier son étalon, lui murmurant quelques douceurs à l'oreille tout en s'éprenant de la soie de son pelage immaculé. Elle n'avait qu'eux ici, outre son frère jumeau, pour lequel elle aurait été prête à braver tempêtes et marrées, ces chevaux étaient les seuls alliés, les uniques confidents, auxquels elle pouvait se fier sans craindre de représailles de la part d'un homme qu'elle avait cessé d'aimer depuis bien longtemps. La dresseuse n'aurait sur dire depuis combien de jour, de mois, ou d'années, Auguste avait changé, il lui semblait que cela faisait une éternité et qu'en réalité, elle n'avait jamais éprouvé de véritables sentiments à son égard sinon le désir d'en voir jaillir de son cœur, en mille étincelles, simplement car elle espérait voir naître en lui l'épaule sur laquelle elle pourrait parfois se reposer, l'étoile sur laquelle elle pourrait compter et qui ferait de sa vie le reflet des contes que lui lisait sa mère autrefois. Ici, lorsqu'on épousait quelqu'un, il était inimaginable de songer à le quitter, seule la mort vous séparait comme la vie vous avez uni, et parce que lui était différent, Heather savait parfaitement que la faucheuse ne la libérerait jamais de lui, du moins, pas avant de venir lui voler ce baiser qui la délivrerait de cette emprise malsaine. C'était à cela qu'elle songeait encore tandis que les abords du chapiteau devenaient le désert qu'elle ne connaissait que trop bien pour n'apparaître que transparente, fantomatique même, aux yeux de ceux auxquels elle ne voulait pourtant aucun mal. En cette après midi, ou le soleil perçait négligemment les nuages, une autre âme, sentirait bientôt des serres puissants se refermer contre sa silhouette chétive. Seule, dans une bulle qu'elle s'était crée au grès des ans et de la solitude qui ne semblait plus tant peser aujourd'hui, la belle redressa doucement les yeux lorsqu'un timbre fluet, quasiment spectrale et inattendu, s'échappa des tentures où tous avaient disparu. Il lui semblait entendre un ange, savourer le cristal de sa voix et le velours des notes qui lui cerclèrent le cœur au point de lentement cesser d'officier contre l'animal dont la tête lui repoussa le bras.

-Chut Silver... Souffla-t-elle tendrement avant que l'animal, comme doté de la parole et d'un sens aiguisé d’empathie, ne réitère son geste au creux de ses reins. Amusé, un rire léger fila ses lèvres alors qu'il la poussait à avancer au delà des barrières du corral et hennissait une dernière fois en agitant le nez vers l'endroit d'où provenait ce chant céleste. Voilà, voilà... j'y vais c'est s'que tu veux ?

En un dernier coup d’œil à l'étalon, Heather s'éloigna de lui, rejoignant pas à pas l'entrée du chapiteau où elle se posta, en retrait et à l’abri des regards, afin d'observer tout le talent d'une jeune femme à qui elle n'aurait jamais souhaité vivre un quart de ce que beaucoup subissaient ici. Sa voix cristalline rejoignait les cieux couverts des toiles usées par les assauts du temps, elle caressait chaque personne présente, émouvait le cœur endurcit de ceux amassés devant la scène, puis elle touchait même son propre cœur, assenant sa poitrine de coups délicats mais pourtant fermes, capables de lui rappeler combien apprécier de simples choses était devenu l'élixir nécessaire à sa propre vie. Puis son timbre cessa lentement comme on tamise des lumières trop vives, Heather ne fixait qu'elle, ses lèvres capables de semer aux vents de si belles choses, de si jolies paroles, jusqu'à sursauter lorsque son art éclata en morceaux sous l'altercation sèche de celui duquel elle ne s'était rapprochée. […] Hogy n'était jamais satisfait, ou, s'il l'était, il ne le montrait pas, préférant démontrer à quiconque s'estimait supérieur, en taille, en force ou en intelligence, à lui, qu'il demeurerait le seul à faire régner la loi sur ses terres. La jeune Slater l'avait rapidement dépeint comme un animal, un prédateur pour être exacte, un mâle dominant ne souhaitant pour rien au monde céder la place à plus méritant que lui. Du fait, les confrontations n'étaient pas rares, c'était même monnaie courante et les coups, tout comme acheter le respect en menaçant les mutins sur ce qu'ils avaient de plus cher ici, n'étant pas forcement un maigre salaire ou encore quelques victuailles dissimulées sous leurs couches, était aussi ordinaire que le fait de se coucher chaque soir en espérant que demain serait meilleur. Aujourd'hui encore, après avoir vu cette jeune fille au doux prénom se faire rabrouer comme un misérable insecte sans importance, après avoir jeté un dernier regard à son frère qu'elle espérait être agréable avec elle, Mclain avait rejoint ses équidés pour les faire rentrer sous la tente qui leur servait d'écurie. Quelques heures avaient passées, ou peut-être minutes, après tout ici, peu importait le jour qui se levait et se couchait car le temps restait le même, qu'il fut midi ou vingt heures, les aiguilles de l'horloge n'avaient d'importance que celle qu'elle leur indiquait être la venue d'une nouvelle représentation ou, plus lugubre pour elle, l'instant lui annonçant qu'elle devrait rester auprès de lui jusqu'à s'éveiller le lendemain au creux des bras qu'elle désirait ne plus voir la serrer.

Au creux de sa bulle, la blondinette préparait les chevaux pour le show qui ferait la joie d'inconnus dont elle enviait presque l'existence, et ce sans même savoir de quoi était faite cette dernière, en somme, elle enviait simplement l'inédit, la nouveauté, la différence qui ici n'avait lieu d'être tant elle semblait être figée dans une boucle spatiaux temporelle la poussant à réitérer chaque jour les mêmes gestes, les mêmes mots, les mêmes sourires, et les mêmes pirouettes afin de prier que d'autres violences ne pleurent pas sur lui, ou sur elle. Tressant la crinière du plus jeune animal qu'elle possédait, Silver au centre de la pièce éphémère dans l'attente d'être paré, la dresseuse redressa lentement le nez vers lui, là où une ombre s'élançait sans pour autant qu'elle n'ait capturé de présence humaine. La belle ne fit aucun mouvement brusque puis captura sans mal ce visage peu familier jusqu'à s'approcher doucement en abandonnant une paire de rennes au clou du mat central.

-Est-ce que je peux ? Sourcil arqué, surprise même que cette jeune femme ne file pas sans desserrer les dents, Heather opina en jetant un œil avisé à son fidèle compagnon qu'elle savait être doux comme un agneau. Emeraude était tendre dans sa gestuelle, délicate et aussi sensible que devait l'être une plume jeté sur les traits d'un nouveau né. Rassurée, un sourire naissant au coin des lèvres, Mclain reprit alors son travail contre ce même animal qui ne bougeait pas d'un cil.  Vous voulez que je vous aide ? J’ai… je sais pas quoi faire pour me rendre utile. Ça me ferais plaisir.

C'était inédit, impensable quasiment, jusqu'ici personne n'avait jamais quémandé passé de temps auprès d'elle, pour l'aider ou discuter, hormis Evan et Coffee qui demeuraient son unique famille tout comme les chevaux desquels son cœur était épris depuis qu'elle avait vu sa mère lui enseigner l'art qui était sien aujourd'hui. Personne ne lui avait jamais sourit comme elle le faisait à l'instant, jamais elle n'avait saisi une telle sincérité chez d'autre, au point qu'un léger rose étouffa ses joues et qu'un semblant d'esquisse étirait ses lèvres rouges. Sans encore lui offrir le son de sa voix, Heather agrippa une brosse qu'elle lui tendit.

-Emeraude ? Questionna-t-elle en espérant ne pas avoir oublié le prénom unique que lui avait quémandé Auguste plus tôt dans l'après midi. Heather... il,... Silver adore être brossé avant de passer en scène, c'est un peu comme profiter d'un massage pour lui. Enfin j'imagine, il ne me l'a jamais dit. Lui souffla-t-elle, un sourire amusé aux lèvres, en bridant doucement les boucles qui constituaient la tenue d'apparat de la star de son numéro. Silencieuse ensuite, son sourire ne cessa de s'étendre quant à la chaleur agréable qui rejoignait sa poitrine à se voir épaulée, aidée, et non pas évitée comme il en était coutume lorsqu'on apprenait qu'elle était l'épouse du patron. Mon frère a été agréable avec toi ? Redressant les yeux pour croiser les siens, elle y vit l'interrogation palpable au point de reprendre en un rictus navré. Evan. La laissant répondre, Heather redevint plus naturel, plus sereine au point de s'approcher d'elle qui observait attentivement les décorations pailletées de la scelle de la monture. Douce de nature, elle lui tendit les rennes et jeta un œil au sommet du dos de l'animal. Montes, il est adorable, un autre je ne serai pas si sûre de moi mais lui tu peux. Heather lui laissa le temps de s’accommoder à l'idée puis, lorsqu'elle s'y hasarda, qu'elle fut droite sur la scelle, elle engloba la corde enroulée au sol pour l'accrocher au mort et inviter l'animal à marcher lentement autour du mât. Tu as trouvé un numéro... ? Si ce n'était pas le cas je...

-Si ce n'était pas l'cas ce serait très fâcheux ! Cette voix lui fit agripper le mort du cheval pour le stopper directement. Silver s'emballait rapidement lorsqu'il approchait, lorsqu'il entrait dans l'endroit où il se trouvait d'ailleurs, aussi, et pour ne pas apeuré la nouvelle arrivante, et malgré la trouille subite qu'invita cet hôte en elle, Heather déposa une main contre le collier de l'animal afin de lui insuffler quelques brides de magie visant à tempérer un comportement qui pouvait très vite virer à l'hystérie. Les premiers hennissement cessèrent alors et bientôt la belle put tendre la main à la brunette pour l'inviter à rejoindre le sable étendue dans les boxes de fortune. Très très très facheux.... n'est-ce pas chérie ? Reprit-il en lui agrippant les hanches, allant de geste brusque en geste brusque au point qu'elle sentait son cœur marteler sa poitrine quant à l'attitude de l'équidé qu'elle espérait ne pas lutter contre le sort d'apaisement qu'elle venait de lui jeter. Un faux sourire aux lèvres, elle observa pénibmement sa convive tandis qu'il déposait les lèvres à son cou. Je voulais simplement embrasser ma femme avant de la voir exploser sur la piste ! Aussi vite qu'il était apparu, aussi vite disparut-il laissant une heather pantoise et désolée face à la jeune femme qu'elle espérait pourtant revoir l'assister ou lui parler plus tard.

-J'suis désolée, je dois me préparer, tu devrais partir. Souffla-t-elle en poussant Silver à quitter la tenture. Emeraude ? Reprit-elle au dehors en un dernier regard. Tu as une voix merveilleuse, il est juste trop dur pour l'avouer...


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Emeraude Corleone

Emeraude Corleone
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeSam 15 Oct - 22:20

   

-A new life in memory-



-Emeraude ? Les yeux rivés sur l’objet qu’elle lui cédait, elle affirma d’un simple hochement de tête. Heather... il,... Silver adore être brossé avant de passer en scène, c'est un peu comme profiter d'un massage pour lui. Enfin j'imagine, il ne me l'a jamais dit. Répondant au sourire qu’elle esquissait, la jeune femme observa un instant cet étalon qu’on la conviait à attendrir avant qu’il n’émerveille le public. Malgré l’hésitation et la crainte, elle approcha la brosse de sa crinière sans quitter ces billes sombres lui offrant son reflet, puis, officia lentement tout en délicatesse et en douceur afin de ne pas le blesser ou l’apeurer. Une étrange chaleur, comme si elle venait là, de braver une limite qu’elle s’était autrefois fixée, vint étreindre son cœur à l’en faire pulser plus lentement. Mon frère a été agréable avec toi ? Ne connaissant encore des liens unissant les membres de ce cirque, elle remonta son regard au sien pour l’interroger silencieusement. Evan.

- Oui… Souffla t-elle en songeant à ce jeune homme possédant ces deux puits azurs ressemblant à des lagons aux creux desquels on n’avait qu’une envie, celle de s’y jeter pour en savourer la plaisance et la magie en un élan de bonheur. Cette image lui déroba un fébrile rictus tandis qu’elle prenait garde à ses gestes. Il a été gentil. Ses doigts coururent une seconde contre les quelques décorations qu’arborait l’animal qu’elle continuait de choyer. Ces étincelles capables de faire briller les mirettes des enfants, lui rappelèrent celles qu’ « elle » portait lorsque son esprit s’était mit à divaguer et sa voix à s’élever au rythme de la sienne.

-Montes, il est adorable, un autre je ne serai pas si sûre de moi mais lui tu peux. Les rennes proposées, Emeraude se montra réticente, cependant, rassurée par la sérénité et le sourire d’Heather, elle termina par abandonner la brosse pour grimper, sans penser qu’elle y parviendrait en un seul essai, sur l’équidé qui ne bougea pas d’un cil. Angoissée à l’idée de tomber, lorsqu’il effectua ses premiers pas sous les douces directives de sa maitresse, elle se crispa durant quelques secondes jusqu’à se détendre et sourire quant au plaisir s’hasardant aux creux de ses veines. Tu as trouvé un numéro... ? Si ce n'était pas le cas je...

-Si ce n'était pas l'cas ce serait très fâcheux ! Ce timbre autoritaire lui glaça le sang au point d’effacer toute esquisse contre ses lèvres. Immédiatement, ses prunelles pointèrent le sol pour ne pas rencontrer celles qu’elle imaginait aptes à l’assassiner sur place, et empoigna la paume tendue afin de descendre de monture. Très très très fâcheux.... n'est-ce pas chérie ? Sans piper mot, elle lissa ses pétales puis captura du coin de l’œil ses attentions, brusques et froides, envers une poupée si gentille que son palpitant s’en serra, davantage lorsqu’elle croisa ses traits différents à mille lieux de ceux qu’elle affichait les minutes précédentes. Je voulais simplement embrasser ma femme avant de la voir exploser sur la piste ! S’offrir à elle quelques informations au sujet des rapports entre les différentes personne travaillant sous ce chapiteau. Cependant, là où certains auraient pu y voir une opportunité afin d’abuser la jeune femme en leur faveur, ou encore, une alerte quant à ce mariage les poussant à s’éloigner, Emeraude elle, se contenta de rester aussi neutre qu’elle semblait toujours l’avoir été. Le « patron » avait peu être deux visages, l’un réservé uniquement à son épouse, et l’autre, aussi horripilant soit il, accordé à ses employés desquels il désirait le respect. Alors, venant à peine d’arriver, ne les connaissant que très peu si ce n’est pas du tout pour la majeur partie d’entre eux, elle ne s’autorisa aucun jugement sur ce qu’elle ignorait complètement.

-J'suis désolée, je dois me préparer, tu devrais partir. Opinant, elle la scruta s’éloigner avec son cheval puis, tournant des talons afin d’emprunter la direction opposée, se stoppa à l’entente de son prénom pour mieux la considérer. Tu as une voix merveilleuse, il est juste trop dur pour l'avouer...

- Et toi tu es une très jolie personne Heather. Lui glissa t-elle en un tendre sourire. Merci de m’avoir offert de ton temps et accepté près de toi… J’espère que tu me laissera revenir. Subitement, prête à quitter les lieux, son instinct la poussa à l’interpeler une dernière fois. Sois prudente sur scène. Indiqua t-elle en marchant à reculons avant de pivoter sur ses semelles en la regardant disparaitre pour buter, à l’instant où elle poussa le pan de la tenture, contre un buste à l’en faire sursauter. Pardon… Murmura t-elle sans entrevoir, à cause de la pénombre mais également de sa manie, le minois de l’homme contre lequel elle venait de s’écraser. Cependant, en le contournant, ses prunelles croisèrent ses chaussures et immédiatement leurs souvenirs jaillir dans son esprit tout comme cette requête à l’en faire se retourner et redresser le regard au sien. Evan. L’identifia t-elle après l’avoir reconnu pour ensuite songer au présent qu’il lui avait fait porter. Merci beaucoup pour les fruits. Chuchota t-elle en une légère esquisse. Je te revaudrai ça. Dit elle en prenant aussitôt la poudre d’escampette afin de ne pas le déranger plus longtemps. […] Assise discrètement dans un coin, Emeraude assistait à la représentation du soir, observant avec attention les artistes éblouissants le public, duquel émanait maints sourires et rires, qu’elle eut le sentiment d’être dorlotée par une bulle de coton, réconfortante et sécurisante, presque familière. La cavalière était en pleine prestation, splendide et féérique, elle parvenait à captiver et prendre possession de la scène que les minutes s’écoulant lui semblaient infimes, au final, comme tout bon moment passait trop rapidement quant la plaisance était présente. Heather avait un talent inné, en plus d’être d’une beauté époustouflante, notamment dans sa tenue d’apparat tant elle apparaissait irréelle, tel un somptueux mirage traversant votre champ de vision. L’univers qu’elle réussissait à créer était si magique qui rester, s’y perdre, paraissait plus plaisant que la réalité. Elle est magnifique. Souffla t-elle subjuguée avant de dénoter une ombre imposante, peut être deux qui n’en formait qu’une près d’elle, qu'elle rentra légèrement le cou jusqu'à remonter, lentement et prudemment, le bout de son nez dans sa direction.  
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Evan Slater

Evan Slater
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeLun 17 Oct - 22:06



A new life in memory
-J’ai nulle part où aller. Murmura-t-elle.

Cet aveu dissimulé le força à froncer les sourcils simplement car elle n'aurait plus d'autres choix bientôt, que tous ici, autant qu'ils étaient, étant apparus un beau matin « de chasse au talent », ne semblait avoir nul part où se rendre eux non plus, ni même aucun parents auxquels se raccrocher afin de ne pas finir entre de mauvaises mains. Parfois, quand l'existence était dure avec vous, vous estimiez que peu importait l'opportunité qui s'offrait à vous, elle serait sans doute bien plus agréable que ce que vous connaissiez déjà. Sans plus en dire, Slater continua sa route vers les caravanes, la menant droit vers celle s'étant libérée depuis le « départ » d'un artiste à la langue bien trop pendue. En gravissant les trois marches, puis ouvrant la porte, quelques flashs de ce spectacle déplorable lui revint en tête, tout comme les conseils que leur avait servi Mclain lorsqu'une poignée d'entre eux avec découvert Phil pendu haut et court entre les câbles et supports aériens qui jadis étaient le théâtre de son art. Ici, lorsqu'on ne servait plus, la faucheuse venait faire son marché aux âmes, mais alors qu'il était certain que ses parents avaient été victimes d'un simple accident, quelques choses au plus profond de lui semait le doute sans qu'il n'ait pu trouver des preuves justifiants ces derniers. L'esprit ailleurs, à ceux qu'il ne reverrait qu'une fois la mort l'ayant embrassé à son tour, Evan se tourna rapidement lorsqu'un crissement métallique, provenant de la rambarde que sa main venait d'agripper fermement.

-Tu t'sens mal ? Quémanda-t-il d'un ton en proie à l'angoisse.

-C’est rien je vais bien. Répondit-elle aussitôt.

Le peu de douceur dans son timbre n'était en rien du à elle, ni même à ce qu'elle avait dit plus tôt, ni par sa présence ici. En réalité, il imagina rapidement son état empirer, peut-être car elle n'était pas au mieux de sa forme, hypothétiquement malade, et que dans ce cas ce n'était plus ses jours qui étaient comptés, mais une pincée de minutes, ou heures, qu'elle avait encore devant elle. Plus froid, Evan scruta la pâleur de ses traits, puis les doigts qu'elle déposait à son ventre jusqu'à soupirer sans malgré tout prendre de pincettes. Ce n'était que la faim, du moins l'imaginait-il, et cela, bien qu'il pusse paraître rustre et brusque dans ses actions et propos, le jeune sorcier pouvait facilement y remédier.

-Pour l'moment ouais... Lâcha-t-il sans vraiment s'adresser à elle, s'offrant droit à entrer dans une loge qui serait sienne le temps qu'elle ferait l'affaire. Coin cuisine, dans le fond là bas la table se convertie pour qu'tu puisses dormir, et dans ce coin là, les sanitaires. Désigna-t-il en la laissant jeter un œil où elle le souhaitait.

-Merci Evan.

Sans en ajouter, ayant mieux à faire d'ailleurs car s'il désirerait préserver cette vie, il valait mieux qu'il y ait encore de quoi la protéger, Slater quitta le logement en claquant la porte pour mieux scruter les alentours des endroits où les vivres étaient aussi surveillés que les abords d'un palais. […] Chapardé chacun l'avait fait ici, c'était légitime, si on se contentait des rations journalière il était peu évident de garder la forme, à contrario, les vampires favoris eux, avaient droit à s'empiffrer de sang pour être toujours plus forts que les autres. C'était en sommes la loi du plus fort, du moins régie par la force des choses et à coup de contraintes perpétuels, mais malgré tout, lorsqu'on était assez intelligent, puis débrouillard, en général se remplir l'estomac au nez et à la barbe de ces abrutis d'éternels n'était pas bien difficile, il suffisait de compter sur le bon allier, ici Coffee, et le tour était aussi vite jouer que de piquer une sucette à un gosse dans sa poussette. Une fois n'étant pas coutume, Evan avait pu emporter ce dont il avait besoin et quant à laisser imaginer à Emeraude qu'il lui était dévoué, qu'il désirait la voir vivre et respirer encore durant de longues et heureuses années, ça, ce n'était pas à l'ordre du jour. Aussi, les fruits furent cédés à l'immense black dont le sourire éternel rendait parfois les choses plus douces et vivables, et ainsi il était certain qu'ils arriveraient à bon port tandis qu'il capturait les brides d'une conversation houleuse entre Auguste et ses hommes de main. Il ne fallut d'ailleurs pas moins de dix minutes pour que cette enflure n'évoque sa « femme » tout autant que le désir de la rejoindre pour mieux la pousser à gagner le chapiteau dans lequel les citoyens de cette ville s'étaient amassés. La lumière baissait, pour autant, Slater connaissait les allées et venues du patron sur le bout des doigts, du fait le filer à bonne distance, pour rejoindre les voilages où Heather préparait ses chevaux, n'avait rien de compliquer. Sur place bien avant lui, une cigarette aux lèvres, le jeune homme tira doucettement les pans de ces drapés usés puis sourcilla en capturant une scène inédite, teintée de sensibilité, se jouant entre sa sœur et la jeune femme arrivée l'après midi même. Peu de gens avaient l'honneur d'avoir capturé l'autre facette du sorcier, tous le croyaient durs, parfois sans cœur, aussi aigris que l'existence l'avait forcé à le devenir, cependant nombreux d'entre eux se trompaient copieusement quant à sa véritable identité psychologique. Il ne portait qu'un masque, lui assurant ainsi de ne plus verser de larme, ne plus paraître craindre quoi que ce fut, pour autant, chaque blessure, physique ou morale, qu'il absorbait comme une éponge, tout comme celle qu'il voyait parfois ternir ses traits blêmis par la solitude, étaient profondément ancrées en lui. Evan était sensible, sans nul doute plus que la majorité des gens, mais se protéger était vitale ici et passait forcement par la dissimulation, le fait même d'endosser un costume pour ne jamais révéler la véritable personne qui se cachait dessous, ainsi il était plus simple de survivre et d'inspirer un semblant de crainte à celui qui, s'il avait été maître de son propre libre arbitre, serait déjà mort depuis des années. Il les observa longuement, sourit même quand elles s'offrirent les leurs, se tendirent mutuellement une confiance quasiment aveugle. Ce n'était qu'une poignée de minutes, rien d'exceptionnel, mais pour lui, chaque geste, chaque regard ici, fut comme trouver une pépite d'or là où personne n'avait été capable d'en dénicher. Emeraude illuminait les traits de sa jumelle, elle semblait l'animer comme peu ici avait pu le faire, uniquement car la crainte les contenait, simplement car elle était l'épouse de cet abruti qu'il vit subitement entrer, avec perte et fracas, au point de mordre plus encore le filtre de la cibiche qui rejoignait ses lèvres. Fort heureusement, rien ne fut à déplorer ce soir là et Auguste ne tarda plus à quitter les lieux, sous son regard acerbe, pour rejoindre l'endroit où une tonne d'ignorants l'imaginaient aussi bon que le spectacle qu'il orchestrait chaque jour. Prêt à s'éloigner, Evan recula d'un pas en sondant les abords du chemin, ce dernier arpenté par des sbires en quêtes de ceux ayant « volé » dans les paniers de vivres, et sentit une silhouette s’emplâtrer dans son torse au point de rapidement remettre ses traits rien que part l'attitude qu'elle avait depuis l'instant où ses pas avaient foulé le seuil d'une frontière invisible.

-Evan. Merci beaucoup pour les fruits. Un rictus fila ses lèvres, Coffee jouait les pigeons voyageurs en plus des livreurs ? Il aurait du s'en douter, qui hormis lui était capable de dénoter, décrypter même, ce que son cœur livrait secrètement et en contradiction avec l'attitude qu'il pouvait avoir ? Je te revaudrai ça. 

-Écoute, Ponctua-t-il, lui empoignant le bras, sans la prévenir de l'approche des enfoirés de première, pour la repousser derrière les quelques ballots de paille près de la tente que venait de quitter Heather. pas besoin, ça ira.... Mais garde ça secret d'accord ? La relâchant, un peu comme si ce contact lui brûlait les doigts, Evan déglutit. Je dois filer, je passe après Heather. […] Ses cheveux blonds brillaient sur la piste, ici, c'était comme si elle oubliait tout, comme si le temps d'un instant elle n'était plus prisonnière mais libre et en totale osmose avec elle même. Evan connaissait son numéro sur le bout des ongles, l'ayant vu le répéter autrefois auprès de leur mère, assis sur les marches d'un chapiteau vide, à coté de son père qui souriait toujours en observant sa femme vivre son art. Tous deux lui manquaient, mais lorsqu'il observait Heather, un part de sa mère renaissait, elle était comme présente, veillant à ce qu'elle ne chute pas, gardant les yeux sur elle et instinctivement, à chaque représentation, Evan tournait les yeux vers l'endroit où leur papa s'installait. Ce soir là, comme un signe du destin, la place n'était guère vide, mais occupée par la demoiselle envers laquelle il n'avait eu aucun tact dans le but de la faire fuir cet endroit à toutes jambes. Elle va me détester... Souffla-t-il pour lui seul jusqu'à voir l'esquisse d'une ombre s'étendre au delà de la sienne.

-Pas si tu restes toi même. Déclara-t-il, les bras croisés, et les yeux rivés sur la petite blonde en contrebas. Puis, pourquoi jouer les abrutis alors que tu sais parfaitement qu'elle ne partira pas ? Elle te l'a dit, elle n'a nul part où aller, et comme tu le sais très bien, ici c'est sans doute plus envisageable que ce fameux désert dans lequel elle semblait n'avoir aucun repère. Les sourcils froncés, Evan scruta la manière avec laquelle elle contempler les chevaux, la poudre aux yeux, et les quelques paillettes qui brillaient contre les atours d'étoiles de sa jumelle. Ne faits pas ce qu'ils lui font à elle...

Conclut-il en souriant à la blondinette qui invitait Silver à émerveiller la foule de ses tours. Pensif, le jeune sorcier se racla la gorge, décidé à s'approcher d'elle sans encore la déranger dans sa contemplation jusqu'à l'entendre évoquer ce que lui inspirait le film joué devant ses prunelles brillantes. Muet, il esquissa un unique sourire, sans doute ne le verrait elle pas pour préférer continuellement baisser les cils, un fait qui ce soir là, alors qu'elle observait le spectacle, lui apparut plus étrange encore que la première fois où il lui avait fait face. Hésitant, Evan entrouvrit les lèvres puis entendit les applaudissements alors que la lumière se tamisait, ne laissant qu'une pénombre éphémère bercer la foule, puis la piste de laquelle l'épouse s'extirpait pour à nouveau ressentir la froideur d'un monde auquel elle ne méritait pas d'appartenir.

-Viens près des enclos dans une heure. Lui indiqua-t-il sans désirer de réponse, prêt à rejoindre le sable qu'avait quitté sa jumelle pour y officier à son tour. Cet instant, Evan s'en lasser bien qu'il fusse plus tendre que les autres activités que lui dédiait l'homme sur lequel ses yeux restaient braqués l'entièreté du show. Ce n'était que des faux semblant, comme si on abrutissait le public sans se fouler car après tout, au delà de la véritable magie que bon nombre d'entre eux possédaient ici bas, l'univers était long d'être aussi coloré que ce qu'il prétendait. Bientôt, les voilages s'entourèrent de nuit, les badauds s'éloignèrent en quelques avis différents, et la lune vint étendre ses lueurs d'argent contre les terres qu'ils quitteraient le lendemain pour sans doute y revenir dans une autre vie. A cette pensée, alors qu'il fumait sur le toit de sa caravane, les pieds ballants dans le vide, un sourire étira ses lèvres. Bien qu'il n'ait droit de s'offrir la mort, lorsque le cirque reviendrait dans cette ville, sans doute aurait-il rejoint ses parents, l'espérait-il avec sa sœur, et alors l'éternité de l'au delà serait plus douce que cette prison... Perdu dans ses pensées, les volutes de tabac entre ses lèvres formant quelques cercles éphémères, son sourire s'estompa, en quelques battements de cœur plus intense, quand il croisa la silhouette fragile de celle qui portait le nom d'une pierre dont la couleur était porteuse d'espoir. Si tu redresses pas le nez, tu m'trouveras pas ! Lança-t-il à semi rieur. J'ai jamais mangé personne, alors fais moi plaisir... Après tout tu m'étais redevable et, En se redressant, soufflant la fumée qui flirtait avec ses poumons, Evan se pencha sur le rebord du toit. c'que je veux, et que j'négocierai pas, qui sera à temps complet pour les semaines, mois, ou années que tu vas passer ici, c'est que tu me regarde. Quand elle redressa le nez il lissa ses lèvres éprises d'un sourire amusé. J'ai pas l'habitude de passer inaperçu, D'un bond habile, il rejoignit la terre ferme, face à elle, puis remis l'une des mèches de ses cheveux derrière son oreille pour ensuite mieux glisser les doigts à sa nuque, soutenant ainsi son regard sans qu'elle pusse en faire autrement. c'est si terrible que ça ? Tu m'trouves si repoussant qu'ça t'est impossible de m'regarder en face Emmy ? Je vais pas te faire de mal, alors je sais pas c'qui te pousse à avoir peur du regard des gens, plus précisément des mecs étant donné qu'avec ma sœur tu semblais pas avoir de problème, mais, j'suis pas méchant, je mords juste parfois mais je suis certain que toi aussi, si on t'y pousse assez fort, non ? Sourit-il en jouissant du reflet que la lune, et ses compères, faisait jaillir dans ses prunelles sombres.


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Emeraude Corleone

Emeraude Corleone
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeMar 18 Oct - 1:48

   

-A new life in memory-



-Viens près des enclos dans une heure.

Ce fut l’unique phrase qu’il lui servit avant de rejoindre cette scène qu’Heather quittait sous les applaudissements, dont les siens, afin d’y exercer son art auquel elle fut attentive à en faire briller ses mirettes quant à la beauté de son show. Tous les artistes présents en ce cirque, avaient des talents incroyables, capables d’émerveiller les spectateurs petits comme grands, venus les contempler tandis qu’elle, n’était pas aussi exceptionnelle pour rester auprès d’eux. Certes, elle possédait une jolie voix et avait su jongler en cette après midi avec des billes de raisins mais, rien ne lui garantissait que ceci suffirait à séduire les prunelles froides d’un patron au timbre autoritaire, et encore moins, qu’elle réussirait à monter un numéro suffisamment intéressant pour se créer une petite place parmi cette troupe d’artistes nomades. Pourtant, Emeraude l’espérait fiévreusement car Ici, elle se sentait étrangement à sa place, comme si cet endroit faisait partie d’elle sans qu’elle ne s’en souvienne, cependant, il lui semblait que ses jours y étaient incertains, que tôt ou tard, la porte lui serait pointée du doigt et qu’elle n’aurait d’autres choix que de prendre son sac afin de retrouver ce néant qu’était la rue et ses occupants. Une pointe de crainte au cœur, une larme dévala sa joue alors que le spectacle touchait à sa fin, que les marginaux tiraient leurs révérences sous l’euphorie de ceux qu’ils avaient époustouflés en cette nuit, la première qu’elle passait avec un toit au dessus de la tête depuis son chaotique réveil. Le calme était revenu étreinte le chapiteau, les anges brillaient dans les cieux pendant que les âmes s’assoupissaient ou festoyaient aux creux des tentures tandis qu’elle avançait lentement près de l’endroit qu’il lui avait indiqué une heure plus tôt. Triturant nerveusement ses doigts, scrutant le sol pour ne pas se prendre les pieds dans les câblages jonchant la terre mais également, pour ne pas croiser le regard d’inconnus, la jeune femme sentit une odeur de tabac émaner à proximité, à l’en faire fermer des paupières sous les flashs venant envahir son esprit. Les rayons traversant la baie vitrée près de laquelle il se tenait, une cigarette aux lèvres, l’empêchaient de contempler ses traits, cependant, elle entendait son accent ensoleillé et son sourire s’adresser à elle en quelques mots agréables à l’oreille avant de lui accrocher le bijou qu’elle possédait au poignet en un ultime baiser contre sa pommette.  

-Si tu redresses pas le nez, tu m'trouveras pas ! En un sursaut, la brunette se stoppa net. J'ai jamais mangé personne, alors fais moi plaisir... Après tout tu m'étais redevable et, De légers grincements retentir tandis qu’une ombre s’élevait à ses pieds, signe qu’il se trouvait dans les hauteurs, surement sur le toit d’une des caravanes l’entourant. c'que je veux, et que j'négocierai pas, qui sera à temps complet pour les semaines, mois, ou années que tu vas passer ici, c'est que tu me regarde. Cette notion de payer ses dettes semblait ancrée en elle à un point tel qu’elle redressa lentement le menton dans sa direction. La lune dans son dos, Emeraude ne pouvait discerner ses traits pourtant, au timbre employé, Slater paraissait plus rieur et ouvert que l’impression qu’il lui avait premièrement laissée. J'ai pas l'habitude de passer inaperçu, Lorsqu’il tomba du ciel pour remettre une boucle derrière son oreille, ses yeux observèrent ses gestes, puis, s’écarquillèrent brièvement dès qu’une pression se fit sentir à sa nuque, la forçant à observer ses lagons où d’autres nuances lui apparurent. c'est si terrible que ça ? Tu m'trouves si repoussant qu'ça t'es impossible de m'regarder en face Emmy ? Je vais pas te faire de mal, alors je sais pas c'qui te pousse à avoir peur du regard des gens, plus précisément des mecs étant donné qu'avec ma sœur tu semblais pas avoir de problème, mais, j'suis pas méchant, je mords juste parfois mais je suis certain que toi aussi, si on t'y pousse assez fort, non ? Il souriait… ce fait sans doute futile ne l’était pas à ses prunelles, c’était comme gagner l’immense nounours d’une fête foraine, avoir le ticket gagnant d’une tombola, mais surtout, rassurant de savoir que sous cette couche froide demeurait un cœur tendre et chaud comme l’était le sien.  

- Je ne sais pas… peut être… Répondit elle, en haussant furtivement des épaules, incapable d’affirmer quelque chose de simple, tant elle ignorait tout de son tempérament. Toute personne avait ses limites, malheureusement, elle ne connaissait aucunement les siennes, cette absence lui donnait l’impression d’être une étrangère au creux de son propre corps, une âme dont elle tentait de percer le mystère pour comprendre et surtout, en apprendre le parcours l’ayant mené jusqu’ici. Et non… tu n’es pas repoussant tu as même de très beaux yeux… uniques… Mais dans la rue si tu regardes les gens ils deviennent agressifs et je veux pas de problèmes. Souffla t-elle en pinçant le sourire triste s’invitant contre ses lèvres avant qu’elle ne se remémore ses mots à en rire légèrement. Tu nous as observé avec Heather ? Arqua t-elle d’un sourcil suspicieux. Est-ce qu’elle est comme une petite poupée Là, une esquisse plus douce étira ses pétales car oui, cette petite blondinette, douce et gentille, ressemblait bel et bien à ce qu’elle évoquait. qu’on ne doit surtout pas approcher parce que son mari en a décidé ainsi ? Je préfère savoir parce que je l’aime bien, et même si ça m’embêterais de ne plus pouvoir passer de temps près d’elle, je veux pas lui causer d’ennuis. Murmura t-elle en un pincement de cœur lorsqu’elle se rappela les expressions chagrinées que sa sœur avait arboré en compagnie de son époux. Il ne semblait pas la rendre heureuse ni même voir la chance inouïe qu’il touchait au quotidien, alors qu'à sa place, nombreux hommes auraient sans aucun doute tué pour ses jolies mirettes ou pour obtenir l’honneur d’une de ses esquisses capables d’illuminées une ville entière plongée dans la nuit. Heather était comme une fleur délicate attendrit par la rosée du matin, fraiche et mutine, n’attendant que la beauté du soleil pour déployer ses somptueux pétales afin d’étourdir le monde de sa grâce et de son élégance, à l’en rendre magique au regard de quiconque s’attardait sur elle. De toute façon je ne resterai pas longtemps… Souffla t-elle en baissant le menton alors qu’elle secouait lentement des boucles en un rictus. Je ne suis pas aussi particulière que vous l’êtes. Je n’ai qu’une voix pour moi, ça passe dans un métro, sur un trottoir mais certainement pas dans un cirque, c’est qu’une question de temps avant qu’il ne me jette dehors alors… Emeraude afficha un sourire se voulant confiant, gorgé d’assurance malgré la brillance subite de ses prunelles. Même si tu m’as dis « pas besoin ça ira » je payerai ma dette avec plaisir donc profite en pour les jours qui restent. Plaisanta t-elle légèrement.
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Evan Slater

Evan Slater
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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeJeu 20 Oct - 20:29



A new life in memory
-Je ne sais pas… peut être… Cette réponse évasive l'invita à scruter les lueurs impénétrables de ses prunelles. Quelque choses voilait son regard, comme si l'écran de sa vie, de sa personnalité, était occulté sans pouvoir ne serait-ce que lui assurer qui elle était véritablement. Et non… tu n’es pas repoussant tu as même de très beaux yeux… uniques… Mais dans la rue si tu regardes les gens ils deviennent agressifs et je veux pas de problèmes. Malgré le compliment qu'elle venait de lui souffler, Evan ne retint que le reste, plus important à son esprit, d'une phrase qui résonnait avec lourdeur dans sa voix. L'un des chiens de garde l'avait arraché à un sort délicat, et à demi mot, s'ouvrant doucement plus à lui qui n'avait pourtant pas était le plus délicat en ce monde, Emeraude lui soufflait toute la pénibilité vécue jusqu'à fouler un endroit qui, malgré son aspect coloré, le rêve qu'il offrait à bien des êtres humains lorsque les paillettes brillaient, ne la rendrait pas plus heureuse pour autant. Soucieux de son sort, d'une vie qu'il ne connaissait pourtant guère, il avait été dur dans ses propos, froid comme le givre qui recouvrirait bientôt les plaines d'un été déchu, simplement pour la pousser à retrouver un quotidien qu'il voyait désormais au moins aussi sombre que celui qui l'attendait ici bas. Relâchant sa nuque, il inspira en observant la tenture de Mclain puis revint sonder ses traits lorsque des notes plus joyeuses filèrent sa gorge. Tu nous as observé avec Heather ?

-Observé oui, pas épié. Reprit-il en songeant au sourire ravi que sa sœur avait aux lèvres rien qu'à imaginer quelqu'un, qu'il fusse homme ou femme, se hasarder à l'approcher puis à lui parler. J'ai vu Auguste s'approcher de la tente alors... Tandis qu'il allait lui délivrer le secret que dissimulait à moitié le patron, Evan préféra subitement se taire. Emeraude lui avait dit n'avoir nul part où aller, son univers se cantonnait à la rue et à la perversité malsaine qui y régnait, lorsque ce n'était pas les crimes sanguins qui pouvaient s'y dérouler. Lui avouer qu'ici elle risquait la même chose ne ferait que la pousser à s'enfuir et retourner dans un endroit où il ne pourrait guère la préserver, car à peine aurait elle passée le cap de cette frontière invisible que le sorcier n'aurait plus droit à suivre sa trace au point de la livrer à des bourreaux qu'il ne pourrait punir à contrario de ceux présents au cirque. je garde simplement un œil sur elle.

-Est-ce qu’elle est comme une petite poupée. Tirant une bouffée de son poison, le nez redressé dans le but de ne pas l'enfumer, les volutes nocifs glissèrent entre ses pétales souriants. qu’on ne doit surtout pas approcher parce que son mari en a décidé ainsi ? Je préfère savoir parce que je l’aime bien, et même si ça m’embêterait de ne plus pouvoir passer de temps près d’elle, je veux pas lui causer d’ennuis.

-Il estime qu'elle lui appartient, et comme tu as pu l'voir, il n'est pas le plus agréable des types de cette planète. Déclara-t-il. Et étant donné l'amour que beaucoup lui porte, c'est ironique bien entendu, on craint que ma sœur soit de son camp, c'est pour ça qu'on l'évite, pour ça que lorsque tu t'es rendue près d'elle elle a de suite désirée t'être agréable.

Heather n'avait personne à part lui et Coffee. Parler à des chevaux n'était pas ce qu'il y avait de plus sain pour le morale, et son jumeau en avait pleinement conscience alors qu'elle, cette petite brune, n'ait vu une menace en la manière d'agir du maître des lieux au point de désirer creuser davantage une possible complicité auprès de sa sœur lui réchauffait l'âme. Les souvenirs heureux se comptaient généralement sur les doigts d'une main ici, et celui qu'il garderait d'elles d'eux, silencieuses à s'offrir quelques sourires sincères et sereins, avait déjà rejoint le coffret des quelques trésors qu'il possédait sans que jamais personne ne pusse les effacer, ou les lui dérober, car il était le seul à les avoir capturé à l'abri des regards acerbes et peu amicaux.

-De toute façon je ne resterai pas longtemps… Chagriné, Slater abandonna les restes de sa cibiche pour lui porter toute l'attention qu'elle méritait. Je ne suis pas aussi particulière que vous l’êtes. Je n’ai qu’une voix pour moi, ça passe dans un métro, sur un trottoir mais certainement pas dans un cirque, c’est qu’une question de temps avant qu’il ne me jette dehors alors… Même si tu m’as dis « pas besoin ça ira » je payerai ma dette avec plaisir donc profite en pour les jours qui restent.

-Viens ! Répliqua-t-il rapidement en lui empoignant la main pour déambuler dans les allées désertes où parfois le timbre des autres, attardés près du feu de camps, s'élevait. Il ressentait cette même brûlure, cette sensation l'ayant poussé à la voir différemment lorsque ses grands yeux bruns braquaient la piste aux étoiles. Pour autant, il ne lâcha pas, ayant conscience de ce qu'elle encourait ici, tout comme de ce qui la menacerait à l'extérieur. Si elle ne trouvait pas de quoi « impressionner » ce monstre sans cœur. Evan savait ce qu'il adviendrait d'elle et il ne pouvait guère s'y résoudre. Certains jeunes arrivés avaient subit le sort que Mclain leur réservait si ces derniers ne parvenaient pas à combler ses attentes, il n'y avait pas véritablement pris garde car aucun lien ne les liait à lui, mais ici, Emeraude lui était connectée sans qu'il pusse en savoir la cause, juste un effet du à ce qui lui parcourrait les veines, cette magie divine que leur avait transmit leurs parents en leur offrant la vie. Il aurait été incapable de dire si elle même ressentait cette chose, cette alliance unique qui le reliait déjà à sa sœur parce qu'elle était faite du même sang que le sien. En réalité, jusqu'ici Evan imaginait qu'ils étaient seuls, mais depuis le moment passé près des voiles où Heather préparait ses équidés, les choses étaient différentes de celles auxquelles il avait toujours cru. Sans délaisser ses doigts, Slater repoussa les fibres du chapiteau désert puis l'abandonna une poignée de seconde au centre de la piste qui, dans quelques jours, rejoindrait une autre ville. Ne dis rien, ne bouges pas. Chuchota-t-il, l'invitant à obtempérer en glissant l'index sur ses propres lèvres afin de mieux la quitter. Après quelques instants, et ce malgré l'électricité qu'on avait coupé sous la tente principale vouée à être démontée d'ici une poignée d'heures, des flammes jaillir autour d'elle. Par ci par là, quelques bougies s'illuminaient pour laisser leurs ombres vaciller contre les tissus délavés du toit artistique puis, une odeur d'épice embauma peu à peu l'air, remplaçant le parfum du sable pour ne laisser plus qu'elle ainsi que l'assurance, au jeune sorcier, que tout ce qui se dirait ici demeurerait secret. Personne ne saura qu'on est ici, à l'extérieur le chapiteau reste plongé dans la pénombre. On entendra rien de ce qu'on se dit non plus alors... Revenant derrière elle, Evan ôta son collier pour lui agrafer autour du cou. Délicat dans ses gestes, Slater glissa les doigts contre la pierre, psalmodiant quelques vers jusqu'à voir rougeoyait le pendentif qu'il reposa tendrement contre sa poitrine. Tu as une jolie voix, ce serait suffisant pour d'autres que lui, mais parce que je tiens à ce que tout aille bien pour toi ici, je vais t'aider sans véritablement l'faire. Souffla-t-il en logeant le menton contre son épaule afin d'observer l'air qu'affichait ses traits. Chante... La voyant sourciller, Evan rit puis glissa la langue contre ses pétales pour mieux l'inciter à le croire. Fais moi confiance miss Dakota. En la voyant plisser le né, il arrondit les yeux. On est dans le Dakota, ça sera ton surnom, tu n'auras qu'à m'en trouver un si tu veux.

Amusé, le jeune homme se laissa aller à quelques rires contre ses cheveux avant de la pousser à donner de sa voix mélodieuse. Les notes s'élevèrent alors, au grès du chant, les mèches jusqu'à lors illuminées se tamisèrent sans s'éteindre laissant place à quelques mirages colorés. Ces derniers dansaient autour d'eux, comme les rubans de gymnastes, ils prenaient d'ampleur au plus son timbre s'élevait, bleuissaient et scintillaient à chaque vibration de sa gorge. Lentement, ses doigts se logèrent contre son ventre alors que son sourire s'étendait quant à ce qu'elle était capable de faire jaillir de ses pensées, grâce à la magie qu'il lui offrait sans comprendre pourquoi elle n'osait guère utiliser celle qu'il avait sentit lui combler les veines. Cela fonctionnait à merveille, c'était aussi beau qu'émouvant et alors qu'elle cessait tendrement de chanter, que ces volutes cessaient de briller, Evan approcha les lèvres de son oreille.

-T'es magique toi aussi. Ce fut la surprise dans ses prunelles qui l'invita à froncer les traits. J'ai ensorcelé la pierre, elle réagit à ta voix, tu t'feras pas viré ma belle.


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Emeraude Corleone

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MessageSujet: Re: A new life in memory A new life in memory Icon_minitimeSam 5 Nov - 2:37

   

-A new life in memory-



-Viens ! Surprise par ce revirement de situation, sa paume agrippée par la sienne, Emeraude fut contrainte de le suivre au travers des allées où retentissaient les voix des troubadours postés près du feu de camp contre lequel son regard s’hasarda brièvement jusqu’à embrasser la pénombre du chapiteau. Ne dis rien, ne bouges pas. Opinant, étrangement en confiance, elle fut abandonnée sur cette piste que les artistes avaient investit en cette soirée pour faire briller les prunelles des spectateurs, et bientôt, ce furent ses mirettes qui s’illuminèrent à l’apparition de quelques chandelles scintillant autour de sa silhouette. Aussitôt, ses lèvres s’entrouvrir d’émerveillement telle une enfant plongée au sein d’un conte de fée, elle observa ces inattendues flammèches qui rendaient grâce à leurs ombres dansant contre les pans de cette tenture, sans oser bouger, comme si le moindre de ses gestes allaient faire disparaitre ces merveilles qu’elle ne désirait voir s’évaporer pour mieux s’en sustenter. Puis, un parfum embauma lentement l’air ambiant, remplaçant celui du sable par une fragrance plus épicée qui lui semblait étrangement familière que sa conscience ne tarda pas à identifier.

- De la sauge… Murmura t-elle en fronçant des sourcils pour tenter de se souvenir des endroits où elle avait respiré cette odeur particulière.

-Personne ne saura qu'on est ici, à l'extérieur le chapiteau reste plongé dans la pénombre. On entendra rien de ce qu'on se dit non plus alors... Pensive, ne parvenant pas à animer sa mémoire, elle revint à l’instant « T » dès qu’elle sentit le baiser tiède d’un bijou mordre sa peau. D’étonnants mots quittèrent les lèvres du jeune homme dans son dos dont les phalanges ne lui permettaient pas de contempler ce qu’il venait de lui accrocher autour du cou, puis, une lumière rouge éclaira brièvement ses traits baissés sur la pierre qu’elle pouvait enfin découvrir. Eprise de douceur et de délicatesse, ses phalanges vinrent sertir la gemme reposant contre sa poitrine, sans encore comprendre les raisons le poussant à lui remettre un tel présent alors qu’ils se connaissaient à peine. Tu as une jolie voix, ce serait suffisant pour d'autres que lui, mais parce que je tiens à ce que tout aille bien pour toi ici, je vais t'aider sans véritablement l'faire. Touchée par son attitude, cajolant avec tendresse le silex, le cœur d’Emeraude fut envahit par une chaleur réconfortante et rassurante, comme si des barricades venaient d’être construites afin de protéger l’âme voguant en son sein qu’elle puisse perdurer sereinement, s’accomplir en toute quiétude, sans craindre les tumultes environnantes. Chante... Interdite une poignée de secondes, elle sourcilla en jetant un coup d’œil aux voilages puis aux rires invisibles qui filaient les pétales d’Evan. Fais moi confiance miss Dakota. Cette fois, elle plissa du nez en répétant ce surnom pour le moins surprenant. On est dans le Dakota, ça sera ton surnom, tu n'auras qu'à m'en trouver un si tu veux.

- Heureusement qu’on est pas au Canada où je t’aurai appelé père castor. Plaisanta t-elle en riant légèrement avant d’être poussée à officier.

Lentement, son timbre s’éleva sous le chapiteau au grès d’une mélodie lui rappelant à nouveau cette somptueuse femme dans sa tenue d’apparat, mais désormais, un homme au costard impeccable la détenait aux creux de ses bras, l’accompagnait sur des pas doux et maitrisés, telle une reine courtisée par le maître de leur royaume. Les paupières ouvertes au monde, Emeraude voyait pourtant les images défiler devant elle, projetées par son esprit qu’elle puisse se nourrir de cette tendresse échangée, de cet amour passionnel jusqu’à cette envoutante romance communiée par leurs présences tandis qu’elle se donnait corps et âme pour continuer à les faire vivre le temps d’une musique. Progressivement, aux notes s’évadant, les lumières crépitèrent puis se muèrent en magnifiques chimères colorées, ces dernières vinrent danser autour de leurs silhouettes sublimant l’instant qu’eux partageaient, loin des noirceurs d’un univers bien moins magique qu’ici. Lorsqu’elle sentit ses phalanges étourdir son ventre, elle y déposa ses paumes pour savourer en sa compagnie les vibrations de sa voix sur lesquelles les mirages virevoltaient sous son regard attentif et émotif jusqu’à mourir délicatement aux derniers chuchotis que ses lèvres soufflaient.  

-T'es magique toi aussi. Son menton se tourna afin que ses yeux puissent interroger les siens. J'ai ensorcelé la pierre, elle réagit à ta voix, tu t'feras pas viré ma belle.

N’importe quelle jeune femme pleine de bon sens aurait remit en doute ses propos, pensée qu’il se moquait d’elle, cependant, une petite partie d’elle lui hurlait de croire en la véracité de ses mots, alors, silencieusement elle observa longuement ses deux lagons où virevoltaient des nuances qu’elle n’oublierait jamais tant elles étaient uniques tel le garçon qui les possédait. Tantôt froid comme le givre, tantôt chaleureux comme le soleil, aussi bien brute comme la roche que doux comme le velours des roses, Evan demeurait un mystère à ses prunelles. Il lui apparaissait insaisissable, énigmatique, truffé de défauts et pourtant, bourré de qualités qu’il peinait à laisser éclater devant la terre entière, comme s’il tentait de se protéger d’une ombre perceptible seulement par son regard profond. En à peine quelques heures, il était parvenu à greffer des bulles d’oxygène à celle qui l’entourait, lui apportait son aide et semblait lui promettre, sans véritablement le faire, de veiller ses jours en ce cirque dont elle ignorait tout. Contrairement aux femmes qui très souvent laissaient libre cours à leurs envies et suivaient les tendances, les hommes portaient généralement un bijou parce qu’il leur était précieux, important, d’une valeur inestimable à leur cœur et ce fait tinta doucement au creux du sien.  

- Ferme les yeux. Chuchota t-elle. En constatant ce qui lui semblait être de la réticence elle lui donna un léger coup d’épaule rieur. J’ai fais tout ce que tu m’as demandé… rend moi la pareille juste cette fois. Quand il s’exécuta, elle se retourna puis sa paume passa lentement devant ses paupières voilées pour s’assurer qu’il ne trichait pas. Sans un bruit, Emeraude dégrafa la gourmette qu’elle arborait, l’unique bien qu’elle possédait ici bas afin de l’accrocher au poignet de Slater. Son pouce choya une seconde les lettrines qu’elle lui cédait et alors que leurs prunelles se croisaient à nouveau, elle déposa sa main contre la pierre qu’il lui avait remit. Tant que ton collier sera à mon cou je tiens à ce qu’elle soit à ton poignet ou dans ta poche vu que c’est une gourmette de fille. Souffla t-elle en une fine esquisse. Cependant, lorsqu’elle le vit entrouvrir les lèvres, pour éviter qu’il ne contre ou refuse sa requête, la jeune femme y déposa les siennes en capturant délicatement son menton pour un tendre baiser ayant mérite de faire crépiter son cœur et son ventre tout en douceur. C’est comme ça qu’on fait taire les hommes dans mon pays. Avoua t-elle en un rictus sans prendre conscience de ce qu’elle venait de lui servir. Merci je te promet que j’en prendrai soin. Murmura t-elle en le relâchant. La brunette le scruta un moment en silence avant de marcher lentement à reculons, comme si l’heure était venue pour eux de se séparer, mais alors qu’elle pivotait sur ses talons, prête à pousser le voilage qui la ferait quitter cette sphère magique où elle s’était sentit tellement bien, elle se ravisa en tournant les traits dans sa direction. Evan… Le héla t-elle prudemment pour obtenir son attention. J’ai l’impression que je ne vais pas savoir sur quel pied danser avec toi. Je t’aime bien alors ne sois pas trop dur s’il te plait ou explique moi que je puisse comprendre. Quémanda t-elle ses prunelles plongées au cœur des siennes. Buona notte gioiello. Dit elle en sortant pour aussitôt repasser la tête mutine lorsqu’un élément traversa son esprit. Par où elle est déjà ma caravane ? Interrogea t-elle en un léger rire.
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