Comme des tambours…. C’était l’impression que lui jouaient ses tempes alors qu’elle s’éveillait péniblement. Endoloris, ses membres furent au grès des secondes où ses cils papillonnaient sur la voute céleste plus douloureux, l’air que ses poumons inspiraient sous les assauts de son cœur lui brulait la trachée, son corps tremblait au creux de cette flaque imbibant ses vêtements tandis que sa tête semblait être comprimée entre deux étaux. Convulsant de froid, les paupières closes, ses paumes emprisonnèrent ses bras en redressant le buste, assise contre une dureté qu’elle était incapable de dépeindre pour l’instant. Une étrange chaleur glissa à l’arc de ses lèvres pour les embrasser, lui offrant un arôme ferreux sur lequel elle ne s’attarda pas jusqu’à entendre l’écho d’une goute retentir, la poussant à ouvrir les yeux sur le sang maculant sa veste. Terrorisée, ses prunelles rivées sur cette tâche dévièrent sur ce qui l’entourait, cette route au sein de laquelle elle était perdue, ce bois la bordant, cette nuit obscure, puis, ces crépitements. A quelques mètres, une voiture était en feu, un trou béant au creux du pare-brise par lequel s’échappait de la fumée, un bras pendait par la vitre conducteur, et alors qu’elle se relevait, titubante, effrayée, désorientée, la panique quant aux sirènes retentissant au loin la força à prendre la fuite entre les troncs d’arbres, à courir aussi vite qu’elle le pouvait, sans véritablement savoir pourquoi mais avec l’intime conviction qu’elle n’avait pas d’autres choix.
« Emeraude » était le prénom gravé sur cette gourmette dépourvue de date de naissance à son poignet. Pas de papier, aucune autre indication sur le restant d’une identité qu’elle avait complètement oubliée, la brunette vivait dans la crainte constante de croiser les autorités, les fuyait à peine voyait elle les pourtours de leurs uniformes jusque dans ses rêves qu’elle passait allongée à même le sol des sanitaires d’un métro où la journée elle donnait de sa voix pour gagner quelques pièces. Ce maigre butin, ils étaient nombreux à se le disputer, c’est pourquoi, la jeune femme changeait régulièrement d’endroit pour s’éviter les ennuis, les coups de couteaux ou de poings que recevaient certains afin qu’ils décampent et ne fassent plus partie de la concurrence féroce de la rue. Mais cet après midi là, chantant la mélodie filant les enceintes de la rame dont personne ne se souciait, un homme s’était approché pour l’écouter avec une attention toute particulière avant de lui faire une proposition qu’elle avait tenté de refuser, sans le laisser terminer, jusqu’à entendre ce mot : cirque. Etrangement, son cœur s’était serré puis s’était mit à battre fiévreusement, comme si une partie d’elle lui sommait que ce lieu avait un lien avec ce passé endormit qu’elle ne parvenait à se remémorer malgré toute la volonté du monde. Hésitante, quelques secondes, minutes s’étaient écoulées avant qu’elle accepte de le suivre en emportant le sac qu’elle avait trouvé dans une benne, au sein duquel se trouvait quelques frusques dérobées dans les conteneurs de collectes. Le soleil brillait au dessus des caravanes et tentures, la paille recouvrait les sentiers qu’elle parcourait, l’odeur de la campagne englobait cet endroit, créant une sphère unique et magique, où les artistes et travailleurs s’activaient à préparer ce qui était, d’après les dires de celui qu’elle suivait en ne regardant que l’arrière de ses chaussures, l’une des dernières représentations en cette ville. Approchant du chapiteau convoité afin de rencontrer le « patron », ses prunelles s’hasardèrent à contempler l’environnement, cependant, en croisant celles d’un jeune homme, Emeraude rentra immédiatement le menton dans son cou et revint scruter le sol. Si on l’avait questionné, la belle aurait été dans l’incapacité de décrire les traits qu’il arborait, d’indiquer la couleur de ses cheveux ou encore celle de ses yeux tant cet instant fut aussi furtif qu’une étoile traversant le ciel. A l’intérieur, son guide lui somma d’attendre pour qu’il puisse s’entretenir avec celui dont la voix parvenait à faire trembler ses épaules. En son esprit, cette dernière était à l’image d’une hache décapitant ses sujets, alors, lorsqu’il s’adressa à elle afin de connaitre son « talent », son timbre se fit chevrotant et peu sure d’elle.
- Je chante. Répondit elle en remontant brièvement son regard au sien. La scène lui fut offerte en un geste presque théâtrale, elle s’en approcha lentement, tremblante comme une feuille, davantage quand une paume noire se proposa de l’aider à enjamber les rambardes décoratives. Merci monsieur. Souffla t-elle en la relâchant pour s’avancer au centre sous les directives du chef de cirque.
Les lumières furent tamisées, ainsi, il lui était impossible de contempler les regards qui la scrutaient, qui lui donnaient l’impression d’être totalement nue et observée sous toutes les coutures comme un cobaye offert à la médecine. Remettant une boucle derrière son oreille, elle ramena ses doigts devant elle, les tritura nerveusement avant de murmurer au micro, les premières notes d’une chanson sous les tremblements de sa gorge. Emeraude ne savait pas pourquoi elle chantait cette mélodie, des derniers jours, elle ne se rappelait pas l’avoir entendu, pourtant, les paroles lui venaient naturellement au son du piano s’y greffant pour parfaire sa prestation. En une poignée de secondes, elle réussit à faire abstraction de son public, une bulle cotonneuse, réconfortante, sécurisante, au gout particulier, enveloppa son corps tandis que sa voix s’élevait gracieusement entre les voilages sans plus de réticence. Les yeux clos, la jeune femme voyait la pénombre étreinte une silhouette vêtue de strass et de paillettes, elle entonnait la même berceuse, juchée dans les hauteurs ses cheveux embrassaient divinement le vide sans qu’elle ne puisse apercevoir son visage. Cette ombre agréable vivait étrangement en elle, l’animait, la réveillait pour qu’elle puisse s’élever auprès d’elle, et offrir de sa magie aux oreilles qui l’écoutaient. Cette sensation lui fut subitement précieuse, elle s’y accrocha pour donner le meilleur d’elle-même, puisa ses forces et son courage, pour parvenir à subjuguer et emporter au sein de ce monde, les âmes présentes autour d’elle et ce, jusqu’au point final d’une audition ayant invité en elle un moment ressemblant à un souvenir sans qu’elle n’en soit certaine.
- Emeraude. Répondit elle en un chuchotement lorsqu’on lui quémanda son prénom.
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Evan Slater
Messages : 6 Emploi/loisirs : Illusioniste
Sujet: Re: A new life in memory Mer 12 Oct - 21:46
Emeraude Corleone
Messages : 8 Emploi/loisirs : Chanteuse
Sujet: Re: A new life in memory Jeu 13 Oct - 21:21
-A new life in memory-
-C'est tout ? Tu chantes et quoi d'autres ? On est dans un cirque mon bijou, alors oui ton prénom est original, ta voix est.... passable. Il lui sembla sentir les pourtours d’un poignard percer la cage protégeant son cœur afin de l’atteindre et d’inviter les larmes à le bercer. La gorge serrée, étrangement touchée par ce tacle, ses prunelles brillèrent de milles feux sans que pourtant, les perles tentant de cribler ses iris, ne parviennent à cajoler ses joues. L’émotion était lisible, la déchirure qu’il créait tout autant, sans qu’elle n’assimile pourquoi, sans qu’elle ne comprenne, Emeraude sentait une partie d’elle crever sous le timbre autoritaire qu’il employait. Impardonnable, fut le mot qui retentit au creux de son esprit, formulé d’une voix masculine méconnue, et alors qu’elle pinçait des lèvres pour dissimuler cette blessure, son instinct la poussait d’ores et déjà à détester le personnage face à elle, car il avait atteint quelque chose qu’elle était encore incapable de discerner parfaitement. C’était elle qu’il attaquait, cependant, l’impression que laissait cet affront avait un tout autre gout, comme celui de la défense et de la protection de cette silhouette dont elle n’avait vu que les courbes virevolter sans véritablement savoir si ces images étaient le fruit de son imagination, ou tout simplement, les brides d’un passé qu’elle mourrait d’envie de découvrir, tel qu’on s’impatientait de lire le meilleur roman afin d’en connaitre la fin. Tu as conscience que ça ne suffit pas, on n'peut pas vendre une simple voix dans un tel endroit ma p'tite... « Pourtant les spectateurs du cirque du soleil plus prestigieux et célèbre que le tien s’en contentent ! » Cette surprenante rébellion intérieure, décontenança une seconde la jeune femme qui se racla la gorge tandis qu’il agrippait sa main pour la faire tourner sur elle-même. Tu sais bien faire autre chose, j'en suis certain et parce que je suis d'humeur badine, et dans un bon jour, je veux bien te laisser y réfléchir.
- Merci monsieur. Souffla t-elle en voyant l’arrière de ses chaussures s’éloigner.
- Trouve-toi un numéro et tu seras la Bienvenue. Slater !! Cette façon qu’il avait d’héler ses employés, impérieuse et dépourvue de douceur, invita son cou à rentrer au sein de ses épaules pour s’en protéger. Montre lui sa future loge, fais ce qu'il faut, quant aux autres, vous avez mieux à faire ! Abandonnée comme une fragile petite chose, ses paumes se mirent à trembler d’angoisse sous les regards qui, peu à peu, se dispersaient.
-Va falloir que tu m'suives. Opinant, elle saisit la paume qu’il lui tendait pour descendre et récupérer son sac. C'est ton vrai prénom ? Un simple « oui » quitta ses pétales tandis qu’elle le suivait et sursautait brièvement à cet écho brusque de la tenture qu’il décalait. Alors Emeraude, tu devrais te tirer avant c'soir, c'est juste un conseil t'en fais c'que tu veux mais ce que tu as entendu là dedans, c'est rien comparé à ce qui t'attends... A ses yeux, la rue était pire que cet endroit, ici, malgré la dureté qu’il pointait, la brunette avait la certitude de dormir au sec, à l’abri des intempéries, et surtout, de ne pas s’y adonner le ventre vide. Certes, elle devrait réfléchir à un numéro pour satisfaire les attentes du patron, sans quoi, elle imaginait aisément qu’il virerait cette bouche à nourrir ne lui rapportant rien avec pertes et fracas. Regarde moi quand j'te parle.
- Pardon. Murmura t-elle, en remontant lentement le regard à l’arc de ses lèvres, à la pointe de son nez pour en suivre la ligne, jusqu’aux creux de ses prunelles où les siennes s’hasardèrent une seconde avant de se figer sur le fébrile sourire qu’il esquissait et qui disparu presque aussitôt à l’en faire à nouveau pointer le sol. Bleus… ses yeux étaient bleus et de ce qu’elle avait brièvement entrevu, d’un saphir profond où semblaient voguer d’autres couleurs qu’elle n’avait eut l’audace de dénoter.
-Moi c'est Evan, mais il appelle tout le monde par son nom de famille,... Remettant une boucle derrière son oreille, cet aveu parvint à la chiffonner, simplement parce qu’elle n’avait aucune idée du patronyme avec lequel elle était née. Elle allait d’embuches en embuches, avait l’impression de marcher sur des œufs, pourtant, elle était déterminée à se faire une petite place en cette troupe, sans pourtant, empiétée sur les sentiers leurs appartenant. Loin d’elle le désir de leur voler la vedette, d’ailleurs, Emeraude n’aspirait pas à rejoindre ce rang mais juste à survivre sans craindre perpétuellement les agressions des âmes souvent alcoolisées qu’elle avait jusqu’à lors côtoyées. enfin surtout ceux qu'il a dans le collimateur, faudra t'habituer au fait qu'c'est un gros con, enfin si tu restes.
- J’ai nulle part où aller. Chuchota t-elle bien plus pour elle-même que pour le jeune homme dont elle suivait les pas menant aux caravanes. La porte de son nouveau domaine ouverte, conviée à entrer, Emeraude ancra une première semelle aux marches mais lorsqu’elle décolla la seconde, ses cils papillonnèrent, sa silhouette fut éprise d’un vertige quant aux douleurs tordant son estomac, à l’en faire resserrer la paume contre la rambarde tandis que ses doigts se déposaient sur son abdomen courbé. C’est rien je vais bien. Répliqua t-elle aussitôt par hantise que le maitre des lieux ait vent de ce petit incident et ne souhaite plus prendre le risque de lui laisser sa chance. Les paupières closes, elle expira lentement l’oxygène, jusqu’à prendre son courage à deux mains et grimper, en dissimulant au mieux le chant que son ventre laissait entendre. Vu de ses petites billes, le logement était immense, confortable et accueillant, réconfortant même qu’elle se retrouva presque interdite, à n’oser évoluer, en écoutant avec attention les quelques paroles qu’il lui offrait avant de l’y abandonner. Merci Evan. Glissa t-elle en un bref regard parvenant à capturer d’autres éléments de ses traits. […] Une douche plus tard, la brunette arpentait les chemins entre les diverses carrioles et tentes afin de se familiariser et de se repérer. Jouant naturellement avec des raisins, certains rejoignant parfois ses pétales, en croisant son reflet au travers d’une vitre, ses yeux s’écarquillèrent et elle recula en un sursaut d’un pas quant à ce qu’elle venait d’apercevoir. Avalant rond l’un des fruits qu’elle avait en bouche, l’artiste en herbe observa longuement ses plumes, jusqu’à sourciller et retenter l’exploit qu’elle semblait avoir accomplit en jonglant avec ces billes. Le résultat fut invraisemblable, son agilité tout autant, alors, un sourire séduit naquit contre ses lèvres en songeant à ce qu’il lui avait quémandé de trouver, et dont elle détenait les brides entre ses phalanges. Heureuse, une touche de bonheur au creux du cœur, elle reprit sa route puis s’arrêta près des étalons comme attirée par leurs présences. Prudemment, Emeraude s’approcha d’un d’eux, avança lentement la paume près de sa crinière, une certaine réticence en ses veines, jusqu’à s’arrêter net à peine eut elle capturée la silhouette d’une blondinette. Est-ce que je peux ? S’assura t-elle. Obtenant réponse, elle apposa délicatement son gant sans trop bouger juste pour sentir la douceur de son pelage. Etrangement fière d’elle, une légère esquisse sévit contre ses pétales avant qu’elle n’observe du coin de l’œil le travail de cette jeune femme. Vous voulez que je vous aide ? J’ai… je sais pas quoi faire pour me rendre utile. Avoua t-elle. Ca me ferais plaisir. Lui assura t-elle en remontant le regard au sien, sans trop de crainte, car il s’agissait là d’une demoiselle et qu’elle n’avait à appréhender l’œuvre dont étaient capables ses poings.
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Heather S. Mclain
Messages : 1 Emploi/loisirs : Dresseuse de chevaux
Sujet: Re: A new life in memory Ven 14 Oct - 20:40
Emeraude Corleone
Messages : 8 Emploi/loisirs : Chanteuse
Sujet: Re: A new life in memory Sam 15 Oct - 22:20
-A new life in memory-
-Emeraude ? Les yeux rivés sur l’objet qu’elle lui cédait, elle affirma d’un simple hochement de tête. Heather... il,... Silver adore être brossé avant de passer en scène, c'est un peu comme profiter d'un massage pour lui. Enfin j'imagine, il ne me l'a jamais dit. Répondant au sourire qu’elle esquissait, la jeune femme observa un instant cet étalon qu’on la conviait à attendrir avant qu’il n’émerveille le public. Malgré l’hésitation et la crainte, elle approcha la brosse de sa crinière sans quitter ces billes sombres lui offrant son reflet, puis, officia lentement tout en délicatesse et en douceur afin de ne pas le blesser ou l’apeurer. Une étrange chaleur, comme si elle venait là, de braver une limite qu’elle s’était autrefois fixée, vint étreindre son cœur à l’en faire pulser plus lentement. Mon frère a été agréable avec toi ? Ne connaissant encore des liens unissant les membres de ce cirque, elle remonta son regard au sien pour l’interroger silencieusement. Evan.
- Oui… Souffla t-elle en songeant à ce jeune homme possédant ces deux puits azurs ressemblant à des lagons aux creux desquels on n’avait qu’une envie, celle de s’y jeter pour en savourer la plaisance et la magie en un élan de bonheur. Cette image lui déroba un fébrile rictus tandis qu’elle prenait garde à ses gestes. Il a été gentil. Ses doigts coururent une seconde contre les quelques décorations qu’arborait l’animal qu’elle continuait de choyer. Ces étincelles capables de faire briller les mirettes des enfants, lui rappelèrent celles qu’ « elle » portait lorsque son esprit s’était mit à divaguer et sa voix à s’élever au rythme de la sienne.
-Montes, il est adorable, un autre je ne serai pas si sûre de moi mais lui tu peux. Les rennes proposées, Emeraude se montra réticente, cependant, rassurée par la sérénité et le sourire d’Heather, elle termina par abandonner la brosse pour grimper, sans penser qu’elle y parviendrait en un seul essai, sur l’équidé qui ne bougea pas d’un cil. Angoissée à l’idée de tomber, lorsqu’il effectua ses premiers pas sous les douces directives de sa maitresse, elle se crispa durant quelques secondes jusqu’à se détendre et sourire quant au plaisir s’hasardant aux creux de ses veines. Tu as trouvé un numéro... ? Si ce n'était pas le cas je...
-Si ce n'était pas l'cas ce serait très fâcheux ! Ce timbre autoritaire lui glaça le sang au point d’effacer toute esquisse contre ses lèvres. Immédiatement, ses prunelles pointèrent le sol pour ne pas rencontrer celles qu’elle imaginait aptes à l’assassiner sur place, et empoigna la paume tendue afin de descendre de monture. Très très très fâcheux.... n'est-ce pas chérie ? Sans piper mot, elle lissa ses pétales puis captura du coin de l’œil ses attentions, brusques et froides, envers une poupée si gentille que son palpitant s’en serra, davantage lorsqu’elle croisa ses traits différents à mille lieux de ceux qu’elle affichait les minutes précédentes. Je voulais simplement embrasser ma femme avant de la voir exploser sur la piste ! S’offrir à elle quelques informations au sujet des rapports entre les différentes personne travaillant sous ce chapiteau. Cependant, là où certains auraient pu y voir une opportunité afin d’abuser la jeune femme en leur faveur, ou encore, une alerte quant à ce mariage les poussant à s’éloigner, Emeraude elle, se contenta de rester aussi neutre qu’elle semblait toujours l’avoir été. Le « patron » avait peu être deux visages, l’un réservé uniquement à son épouse, et l’autre, aussi horripilant soit il, accordé à ses employés desquels il désirait le respect. Alors, venant à peine d’arriver, ne les connaissant que très peu si ce n’est pas du tout pour la majeur partie d’entre eux, elle ne s’autorisa aucun jugement sur ce qu’elle ignorait complètement.
-J'suis désolée, je dois me préparer, tu devrais partir. Opinant, elle la scruta s’éloigner avec son cheval puis, tournant des talons afin d’emprunter la direction opposée, se stoppa à l’entente de son prénom pour mieux la considérer. Tu as une voix merveilleuse, il est juste trop dur pour l'avouer...
- Et toi tu es une très jolie personne Heather. Lui glissa t-elle en un tendre sourire. Merci de m’avoir offert de ton temps et accepté près de toi… J’espère que tu me laissera revenir. Subitement, prête à quitter les lieux, son instinct la poussa à l’interpeler une dernière fois. Sois prudente sur scène. Indiqua t-elle en marchant à reculons avant de pivoter sur ses semelles en la regardant disparaitre pour buter, à l’instant où elle poussa le pan de la tenture, contre un buste à l’en faire sursauter. Pardon… Murmura t-elle sans entrevoir, à cause de la pénombre mais également de sa manie, le minois de l’homme contre lequel elle venait de s’écraser. Cependant, en le contournant, ses prunelles croisèrent ses chaussures et immédiatement leurs souvenirs jaillir dans son esprit tout comme cette requête à l’en faire se retourner et redresser le regard au sien. Evan. L’identifia t-elle après l’avoir reconnu pour ensuite songer au présent qu’il lui avait fait porter. Merci beaucoup pour les fruits. Chuchota t-elle en une légère esquisse. Je te revaudrai ça. Dit elle en prenant aussitôt la poudre d’escampette afin de ne pas le déranger plus longtemps. […] Assise discrètement dans un coin, Emeraude assistait à la représentation du soir, observant avec attention les artistes éblouissants le public, duquel émanait maints sourires et rires, qu’elle eut le sentiment d’être dorlotée par une bulle de coton, réconfortante et sécurisante, presque familière. La cavalière était en pleine prestation, splendide et féérique, elle parvenait à captiver et prendre possession de la scène que les minutes s’écoulant lui semblaient infimes, au final, comme tout bon moment passait trop rapidement quant la plaisance était présente. Heather avait un talent inné, en plus d’être d’une beauté époustouflante, notamment dans sa tenue d’apparat tant elle apparaissait irréelle, tel un somptueux mirage traversant votre champ de vision. L’univers qu’elle réussissait à créer était si magique qui rester, s’y perdre, paraissait plus plaisant que la réalité. Elle est magnifique. Souffla t-elle subjuguée avant de dénoter une ombre imposante, peut être deux qui n’en formait qu’une près d’elle, qu'elle rentra légèrement le cou jusqu'à remonter, lentement et prudemment, le bout de son nez dans sa direction.
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Evan Slater
Messages : 6 Emploi/loisirs : Illusioniste
Sujet: Re: A new life in memory Lun 17 Oct - 22:06
Emeraude Corleone
Messages : 8 Emploi/loisirs : Chanteuse
Sujet: Re: A new life in memory Mar 18 Oct - 1:48
-A new life in memory-
-Viens près des enclos dans une heure.
Ce fut l’unique phrase qu’il lui servit avant de rejoindre cette scène qu’Heather quittait sous les applaudissements, dont les siens, afin d’y exercer son art auquel elle fut attentive à en faire briller ses mirettes quant à la beauté de son show. Tous les artistes présents en ce cirque, avaient des talents incroyables, capables d’émerveiller les spectateurs petits comme grands, venus les contempler tandis qu’elle, n’était pas aussi exceptionnelle pour rester auprès d’eux. Certes, elle possédait une jolie voix et avait su jongler en cette après midi avec des billes de raisins mais, rien ne lui garantissait que ceci suffirait à séduire les prunelles froides d’un patron au timbre autoritaire, et encore moins, qu’elle réussirait à monter un numéro suffisamment intéressant pour se créer une petite place parmi cette troupe d’artistes nomades. Pourtant, Emeraude l’espérait fiévreusement car Ici, elle se sentait étrangement à sa place, comme si cet endroit faisait partie d’elle sans qu’elle ne s’en souvienne, cependant, il lui semblait que ses jours y étaient incertains, que tôt ou tard, la porte lui serait pointée du doigt et qu’elle n’aurait d’autres choix que de prendre son sac afin de retrouver ce néant qu’était la rue et ses occupants. Une pointe de crainte au cœur, une larme dévala sa joue alors que le spectacle touchait à sa fin, que les marginaux tiraient leurs révérences sous l’euphorie de ceux qu’ils avaient époustouflés en cette nuit, la première qu’elle passait avec un toit au dessus de la tête depuis son chaotique réveil. Le calme était revenu étreinte le chapiteau, les anges brillaient dans les cieux pendant que les âmes s’assoupissaient ou festoyaient aux creux des tentures tandis qu’elle avançait lentement près de l’endroit qu’il lui avait indiqué une heure plus tôt. Triturant nerveusement ses doigts, scrutant le sol pour ne pas se prendre les pieds dans les câblages jonchant la terre mais également, pour ne pas croiser le regard d’inconnus, la jeune femme sentit une odeur de tabac émaner à proximité, à l’en faire fermer des paupières sous les flashs venant envahir son esprit. Les rayons traversant la baie vitrée près de laquelle il se tenait, une cigarette aux lèvres, l’empêchaient de contempler ses traits, cependant, elle entendait son accent ensoleillé et son sourire s’adresser à elle en quelques mots agréables à l’oreille avant de lui accrocher le bijou qu’elle possédait au poignet en un ultime baiser contre sa pommette.
-Si tu redresses pas le nez, tu m'trouveras pas ! En un sursaut, la brunette se stoppa net. J'ai jamais mangé personne, alors fais moi plaisir... Après tout tu m'étais redevable et, De légers grincements retentir tandis qu’une ombre s’élevait à ses pieds, signe qu’il se trouvait dans les hauteurs, surement sur le toit d’une des caravanes l’entourant. c'que je veux, et que j'négocierai pas, qui sera à temps complet pour les semaines, mois, ou années que tu vas passer ici, c'est que tu me regarde. Cette notion de payer ses dettes semblait ancrée en elle à un point tel qu’elle redressa lentement le menton dans sa direction. La lune dans son dos, Emeraude ne pouvait discerner ses traits pourtant, au timbre employé, Slater paraissait plus rieur et ouvert que l’impression qu’il lui avait premièrement laissée. J'ai pas l'habitude de passer inaperçu, Lorsqu’il tomba du ciel pour remettre une boucle derrière son oreille, ses yeux observèrent ses gestes, puis, s’écarquillèrent brièvement dès qu’une pression se fit sentir à sa nuque, la forçant à observer ses lagons où d’autres nuances lui apparurent. c'est si terrible que ça ? Tu m'trouves si repoussant qu'ça t'es impossible de m'regarder en face Emmy ? Je vais pas te faire de mal, alors je sais pas c'qui te pousse à avoir peur du regard des gens, plus précisément des mecs étant donné qu'avec ma sœur tu semblais pas avoir de problème, mais, j'suis pas méchant, je mords juste parfois mais je suis certain que toi aussi, si on t'y pousse assez fort, non ? Il souriait… ce fait sans doute futile ne l’était pas à ses prunelles, c’était comme gagner l’immense nounours d’une fête foraine, avoir le ticket gagnant d’une tombola, mais surtout, rassurant de savoir que sous cette couche froide demeurait un cœur tendre et chaud comme l’était le sien.
- Je ne sais pas… peut être… Répondit elle, en haussant furtivement des épaules, incapable d’affirmer quelque chose de simple, tant elle ignorait tout de son tempérament. Toute personne avait ses limites, malheureusement, elle ne connaissait aucunement les siennes, cette absence lui donnait l’impression d’être une étrangère au creux de son propre corps, une âme dont elle tentait de percer le mystère pour comprendre et surtout, en apprendre le parcours l’ayant mené jusqu’ici. Et non… tu n’es pas repoussant tu as même de très beaux yeux… uniques… Mais dans la rue si tu regardes les gens ils deviennent agressifs et je veux pas de problèmes. Souffla t-elle en pinçant le sourire triste s’invitant contre ses lèvres avant qu’elle ne se remémore ses mots à en rire légèrement. Tu nous as observé avec Heather ? Arqua t-elle d’un sourcil suspicieux. Est-ce qu’elle est comme une petite poupée Là, une esquisse plus douce étira ses pétales car oui, cette petite blondinette, douce et gentille, ressemblait bel et bien à ce qu’elle évoquait. qu’on ne doit surtout pas approcher parce que son mari en a décidé ainsi ? Je préfère savoir parce que je l’aime bien, et même si ça m’embêterais de ne plus pouvoir passer de temps près d’elle, je veux pas lui causer d’ennuis. Murmura t-elle en un pincement de cœur lorsqu’elle se rappela les expressions chagrinées que sa sœur avait arboré en compagnie de son époux. Il ne semblait pas la rendre heureuse ni même voir la chance inouïe qu’il touchait au quotidien, alors qu'à sa place, nombreux hommes auraient sans aucun doute tué pour ses jolies mirettes ou pour obtenir l’honneur d’une de ses esquisses capables d’illuminées une ville entière plongée dans la nuit. Heather était comme une fleur délicate attendrit par la rosée du matin, fraiche et mutine, n’attendant que la beauté du soleil pour déployer ses somptueux pétales afin d’étourdir le monde de sa grâce et de son élégance, à l’en rendre magique au regard de quiconque s’attardait sur elle. De toute façon je ne resterai pas longtemps… Souffla t-elle en baissant le menton alors qu’elle secouait lentement des boucles en un rictus. Je ne suis pas aussi particulière que vous l’êtes. Je n’ai qu’une voix pour moi, ça passe dans un métro, sur un trottoir mais certainement pas dans un cirque, c’est qu’une question de temps avant qu’il ne me jette dehors alors… Emeraude afficha un sourire se voulant confiant, gorgé d’assurance malgré la brillance subite de ses prunelles. Même si tu m’as dis « pas besoin ça ira » je payerai ma dette avec plaisir donc profite en pour les jours qui restent. Plaisanta t-elle légèrement.
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Evan Slater
Messages : 6 Emploi/loisirs : Illusioniste
Sujet: Re: A new life in memory Jeu 20 Oct - 20:29
Emeraude Corleone
Messages : 8 Emploi/loisirs : Chanteuse
Sujet: Re: A new life in memory Sam 5 Nov - 2:37
-A new life in memory-
-Viens ! Surprise par ce revirement de situation, sa paume agrippée par la sienne, Emeraude fut contrainte de le suivre au travers des allées où retentissaient les voix des troubadours postés près du feu de camp contre lequel son regard s’hasarda brièvement jusqu’à embrasser la pénombre du chapiteau. Ne dis rien, ne bouges pas. Opinant, étrangement en confiance, elle fut abandonnée sur cette piste que les artistes avaient investit en cette soirée pour faire briller les prunelles des spectateurs, et bientôt, ce furent ses mirettes qui s’illuminèrent à l’apparition de quelques chandelles scintillant autour de sa silhouette. Aussitôt, ses lèvres s’entrouvrir d’émerveillement telle une enfant plongée au sein d’un conte de fée, elle observa ces inattendues flammèches qui rendaient grâce à leurs ombres dansant contre les pans de cette tenture, sans oser bouger, comme si le moindre de ses gestes allaient faire disparaitre ces merveilles qu’elle ne désirait voir s’évaporer pour mieux s’en sustenter. Puis, un parfum embauma lentement l’air ambiant, remplaçant celui du sable par une fragrance plus épicée qui lui semblait étrangement familière que sa conscience ne tarda pas à identifier.
- De la sauge… Murmura t-elle en fronçant des sourcils pour tenter de se souvenir des endroits où elle avait respiré cette odeur particulière.
-Personne ne saura qu'on est ici, à l'extérieur le chapiteau reste plongé dans la pénombre. On entendra rien de ce qu'on se dit non plus alors... Pensive, ne parvenant pas à animer sa mémoire, elle revint à l’instant « T » dès qu’elle sentit le baiser tiède d’un bijou mordre sa peau. D’étonnants mots quittèrent les lèvres du jeune homme dans son dos dont les phalanges ne lui permettaient pas de contempler ce qu’il venait de lui accrocher autour du cou, puis, une lumière rouge éclaira brièvement ses traits baissés sur la pierre qu’elle pouvait enfin découvrir. Eprise de douceur et de délicatesse, ses phalanges vinrent sertir la gemme reposant contre sa poitrine, sans encore comprendre les raisons le poussant à lui remettre un tel présent alors qu’ils se connaissaient à peine. Tu as une jolie voix, ce serait suffisant pour d'autres que lui, mais parce que je tiens à ce que tout aille bien pour toi ici, je vais t'aider sans véritablement l'faire. Touchée par son attitude, cajolant avec tendresse le silex, le cœur d’Emeraude fut envahit par une chaleur réconfortante et rassurante, comme si des barricades venaient d’être construites afin de protéger l’âme voguant en son sein qu’elle puisse perdurer sereinement, s’accomplir en toute quiétude, sans craindre les tumultes environnantes. Chante... Interdite une poignée de secondes, elle sourcilla en jetant un coup d’œil aux voilages puis aux rires invisibles qui filaient les pétales d’Evan. Fais moi confiance miss Dakota. Cette fois, elle plissa du nez en répétant ce surnom pour le moins surprenant. On est dans le Dakota, ça sera ton surnom, tu n'auras qu'à m'en trouver un si tu veux.
- Heureusement qu’on est pas au Canada où je t’aurai appelé père castor. Plaisanta t-elle en riant légèrement avant d’être poussée à officier.
Lentement, son timbre s’éleva sous le chapiteau au grès d’une mélodie lui rappelant à nouveau cette somptueuse femme dans sa tenue d’apparat, mais désormais, un homme au costard impeccable la détenait aux creux de ses bras, l’accompagnait sur des pas doux et maitrisés, telle une reine courtisée par le maître de leur royaume. Les paupières ouvertes au monde, Emeraude voyait pourtant les images défiler devant elle, projetées par son esprit qu’elle puisse se nourrir de cette tendresse échangée, de cet amour passionnel jusqu’à cette envoutante romance communiée par leurs présences tandis qu’elle se donnait corps et âme pour continuer à les faire vivre le temps d’une musique. Progressivement, aux notes s’évadant, les lumières crépitèrent puis se muèrent en magnifiques chimères colorées, ces dernières vinrent danser autour de leurs silhouettes sublimant l’instant qu’eux partageaient, loin des noirceurs d’un univers bien moins magique qu’ici. Lorsqu’elle sentit ses phalanges étourdir son ventre, elle y déposa ses paumes pour savourer en sa compagnie les vibrations de sa voix sur lesquelles les mirages virevoltaient sous son regard attentif et émotif jusqu’à mourir délicatement aux derniers chuchotis que ses lèvres soufflaient.
-T'es magique toi aussi. Son menton se tourna afin que ses yeux puissent interroger les siens. J'ai ensorcelé la pierre, elle réagit à ta voix, tu t'feras pas viré ma belle.
N’importe quelle jeune femme pleine de bon sens aurait remit en doute ses propos, pensée qu’il se moquait d’elle, cependant, une petite partie d’elle lui hurlait de croire en la véracité de ses mots, alors, silencieusement elle observa longuement ses deux lagons où virevoltaient des nuances qu’elle n’oublierait jamais tant elles étaient uniques tel le garçon qui les possédait. Tantôt froid comme le givre, tantôt chaleureux comme le soleil, aussi bien brute comme la roche que doux comme le velours des roses, Evan demeurait un mystère à ses prunelles. Il lui apparaissait insaisissable, énigmatique, truffé de défauts et pourtant, bourré de qualités qu’il peinait à laisser éclater devant la terre entière, comme s’il tentait de se protéger d’une ombre perceptible seulement par son regard profond. En à peine quelques heures, il était parvenu à greffer des bulles d’oxygène à celle qui l’entourait, lui apportait son aide et semblait lui promettre, sans véritablement le faire, de veiller ses jours en ce cirque dont elle ignorait tout. Contrairement aux femmes qui très souvent laissaient libre cours à leurs envies et suivaient les tendances, les hommes portaient généralement un bijou parce qu’il leur était précieux, important, d’une valeur inestimable à leur cœur et ce fait tinta doucement au creux du sien.
- Ferme les yeux. Chuchota t-elle. En constatant ce qui lui semblait être de la réticence elle lui donna un léger coup d’épaule rieur. J’ai fais tout ce que tu m’as demandé… rend moi la pareille juste cette fois. Quand il s’exécuta, elle se retourna puis sa paume passa lentement devant ses paupières voilées pour s’assurer qu’il ne trichait pas. Sans un bruit, Emeraude dégrafa la gourmette qu’elle arborait, l’unique bien qu’elle possédait ici bas afin de l’accrocher au poignet de Slater. Son pouce choya une seconde les lettrines qu’elle lui cédait et alors que leurs prunelles se croisaient à nouveau, elle déposa sa main contre la pierre qu’il lui avait remit. Tant que ton collier sera à mon cou je tiens à ce qu’elle soit à ton poignet ou dans ta poche vu que c’est une gourmette de fille. Souffla t-elle en une fine esquisse. Cependant, lorsqu’elle le vit entrouvrir les lèvres, pour éviter qu’il ne contre ou refuse sa requête, la jeune femme y déposa les siennes en capturant délicatement son menton pour un tendre baiser ayant mérite de faire crépiter son cœur et son ventre tout en douceur. C’est comme ça qu’on fait taire les hommes dans mon pays. Avoua t-elle en un rictus sans prendre conscience de ce qu’elle venait de lui servir. Merci je te promet que j’en prendrai soin. Murmura t-elle en le relâchant. La brunette le scruta un moment en silence avant de marcher lentement à reculons, comme si l’heure était venue pour eux de se séparer, mais alors qu’elle pivotait sur ses talons, prête à pousser le voilage qui la ferait quitter cette sphère magique où elle s’était sentit tellement bien, elle se ravisa en tournant les traits dans sa direction. Evan… Le héla t-elle prudemment pour obtenir son attention. J’ai l’impression que je ne vais pas savoir sur quel pied danser avec toi. Je t’aime bien alors ne sois pas trop dur s’il te plait ou explique moi que je puisse comprendre. Quémanda t-elle ses prunelles plongées au cœur des siennes. Buona notte gioiello. Dit elle en sortant pour aussitôt repasser la tête mutine lorsqu’un élément traversa son esprit. Par où elle est déjà ma caravane ? Interrogea t-elle en un léger rire.
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A new life in memory
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